En manque de chips
Pour quelqu’un qui se voulait révolutionner sa manière de travailler en l’espace d’une semaine et proposer un contenu frais et original, on ne peut pas dire que ce soit l’exemple même d’une réussite.
Alors, je pourrais aussi tout mettre sur le dos de la maladie, vu la crise de sinusite qui m’a tambouriné le crâne Jeudi ; mais quel écrivain s’arrête de travailler quand il a de la fièvre ? Pas moi. Enfin, si, moi, justement… mais j’aurais préféré que non.
À cela, j’ajouterai le week-end qui vient de s’écouler, lors duquel j’avais toute la liberté de rattraper ce retard. Allant déjà mieux, il aurait été de bon aloi de me remettre à mon rythme habituel, mais ce salaud de cortex – je ne parle pas du youtubeur – a réclamé plus de repos et surtout de divertissement.
« Panem et circenses » comme disaient nos vieux amis les romains – pas les gens qui portent le prénom Romain. Sauf que vu l’état de mes placards, ça a été circenses uniquement.
De toute évidence, après avoir enchaîné une semaine de cinquante heures et une autre de quelque-chose-qui-ressemble-beaucoup-à-une-rhinopharyngite (ouais, je suis pas allé voir le médecin, donc j’ai pas le droit d’affirmer un diagnostic) il fallait apparemment au moins ça pour éviter le burn-out. Sachant que je sentais déjà les tiraillements dans le bas de mon dos, j’ai préféré la jouer fine… quoi que ça veuille dire.
Bon, en réalité, après une semaine de crève qui foutait en l’air l’emploi du temps millimétré que j’avais passé un mois à mettre en place, il était impossible de tenir le cap face à mon addiction aux réseaux sociaux qui attend toujours la moindre faiblesse pour refaire surface. Comme toujours, il faut des semaines entières pour prendre des bonnes habitudes, mais quelques secondes pour les perdre. Voilà comment on voit disparaître des heures entières sans aucune raison valable, ni pour vous, ni pour moi.
Bref, l’heure n’est pas à l’apitoiement. Concluons cette rétrospective vite-fait bien fait et lançons-nous de nouveaux défis ! (ce n’est pas une vulgaire semaine de caprices qui m’empêchera de faire de cette année la plus productive de ma vie jusqu’alors).
Pour finir sur une note « amusante » si tant est que cela amuse quelqu’un, voilà un graphique de ma productivité quotidienne en mots sur la semaine qui vient de s’écouler :
Nous pouvons y déceler avec une facilité déconcertante les deux pics de l’infection : une irritation intense des voies respiratoires le Mardi et une inflammation des sinus le jeudi. Pour finir par un abandon de productivité Dimanche. La conclusion que nous pouvons tous tirer de ce graphique est la suivante : NE DORMEZ PAS LA FENÊTRE OUVERTE FIN SEPTEMBRE, MÊME SI L’AIR EST DOUX !
Maintenant, la question que tout le monde se pose (moi y compris) est : « Bordel, Wayce, qu’est-ce qui va bien pouvoir faire office de chips de patate douce cette semaine ? »
Et déjà je constate que vous réutilisez les fameuses expressions nulles que je crée dans mes articles, ça me fait chaud au cœur.
Mais en effet, la question que vous posez est très pertinente. Comme j’étais à la ramasse Les Malédictions à cause de ma baisse de régime, je n’ai pas du tout pris le temps de concocter quoi que ce soit en parallèle comme je l’avais pourtant annoncé la semaine dernière.
Le problème c’est que tant que je n’ai pas rattrapé mon retard sur les publications de l’année dernière, je ne sais pas quels sont les poèmes dont je peux vous parler à l’heure actuelle sans mettre à sac toute la chronologie des articles. Un texte court, alors ? Un de mes anciens, je veux dire. Un one-shot oublié dans les tréfonds de mon stockage-nuage. Certes, mais lequel ? parce que je ne suis pas réputé pour ma productivité en termes de #shorts et que les quelques-uns qui valaient la peine d’être lus sont déjà sur ce site.
Bon, eh bien il ne me reste plus comme solution qu’à mettre l’emphase sur ce qui a été fait durant la semaine, peu importe que ce soit un petit texte individuel ou un morceau du chapitre 7 que j’ai achevé (cette semaine n’aura pas été un échec total). Je sais que j’avais annoncé changer de contenu pour cette semaine, mais je n’avais pas anticipé que je serais cloué au sol pendant cinq jours. De plus, j’ai déjà isolé et retapé des extraits non-divulgâchoires pour échanger sur des forums discord et des lives d’écriture. Ce serait idiot de ma part de ne pas me servir d’un travail déjà accompli.
Je pense qu’il n’y a rien de plus intéressant pour vous, à l’heure actuelle, que de constater l’avancée concrète du projet. Ça reste léger comparé à certains contenus que j’ai déjà ou que je publierai à l’avenir, mais la raison de ce partage, elle n’est pas contestable (oui, j’essaie de me dédouaner).
J’espère reprendre un rythme correct dès cette semaine et consacrer une session de travail complète à un texte-court ou une nouvelle. D’autant plus que le mois de Novembre approche à grand pas, et que bien des défis m’y attendent de pied ferme… mais ça, c’est pour un autre article.
Attention ! Ce texte est un morceau d’une histoire qui n’est pas présenté dans sa chronologie d’origine. Il pourrait donc contenir des informations susceptibles de divulgâcher certains retournements scénaristiques.
Déclenchement possible : horreur/gore
« Qu’est-ce que c’est ? demanda l’homme en approchant sa torche.
— On dirait… un cœur ? » s’étonna l’autre avec dégoût.
L’organe avait tout d’un vrai. Humide, luisant, il en émanait une odeur ferreuse de chair fraîche. Transpercé par un entrelac de racines pour le maintenir à hauteur d’homme, il suintait d’hémoglobine. Ce qui les surprit le plus, ce fut lorsqu’il se contracta, vomissant une giclée de liquide pourpre.
« Il bat ! » s’horrifia la fille.
[…]
Elle approcha sa torche pour découvrir un banc de pierre identique à celui sur lequel elle s’était assise plus tôt. Balayant pas à pas la forme avec sa lumière, elle révéla une paire de pieds nus, pâles, couverts de terre, puis des habits de lady en loques délavées couvrant des membres griffés jusqu’au sang. Elle remonta encore pour éclairer une poitrine blafarde à peine habillée par des lambeaux de cuir qui avaient autrefois formé un corset. Sur celle-ci reposaient des mains en position mortuaire, les ongles arrachés. Enfin, elle mit en lumière une paire de lèvres gercées d’où s’échappait le râle. Elle éclaira le reste du visage et se figea, prête à rendre son repas. La figure et les cheveux de la femme étendue là étaient recouverts de coulures sanguinolentes, parfois toutes fraîches, parfois sèches et croûteuses, qui émanaient de son nez, de son front, de ses yeux… Dans son oreille, elle aperçut un morceau de bois, pareil aux racines vues plus tôt, enfoncé jusqu’au tympan. La découvreuse n’aurait pas su dire si cette chose vivait ou mourrait car expirant sa note perpétuelle, elle semblait juste en méditation.
Les lèvres se joignirent et le bruit s’étouffa. La tête ensanglantée tourna vers l’intruse et la fixa de ses orbites vides. Elle hurla à la mort et fit tomber sa torche sur le sol. Une masse de chauves-souris, effrayées à leur tour, s’arracha du plafond dans un nuage de grincements stridents. Puis l’écho des cris s’évanouit et un silence de plomb reconquit la pièce.
Sur ce,
Belle Lune,
Wayce Upen Foya