Point Projets – NaNo 2022 – Semaine 1

Point Projets – NaNo 2022 – Semaine 1

Et pour vous, ça s’est bien passé ?

Ce n’est pas évident de trouver de quelle manière commencer cet article. J’ai un compte-rendu à vous faire, et je le ferai, mais je ne me vois pas arriver d’emblée avec mes grands sabots pour lâcher une floppée de chiffres. Nous nous connaissons depuis un moment, certes, mais ce n’est pas une raison pour vous brusquer par l’absence d’une jolie petite introduction.

De fait, comme à mon habitude, je démarre en passant une centaine de mots à raconter des choses toujours plus inutiles. Cependant, cette fois, nous avons un bon point d’ancrage autour duquel nous rassembler. En effet, notre petite communauté, notre cercle très privé, grandit à vue d’œil. Je sais aujourd’hui que certains curieux viendront jeter un regard à cet article, et parmi vous, il en est qui ont aussi choisi de se lancer dans la course du NaNo cette année.

J’espère donc, aussi fort que je le puisse espérer, que vous avez démarré la course sur les chapeaux de roues. Pour celles et ceux qui auraient un peu de retard sur leur planning d’origine, n’oubliez pas : le plus important c’est la régularité. Ne pas faire un jour à blanc c’est s’assurer toujours moins de travail par la suite. Enfin, peu importe à quel point vous pourriez être largués, gardez la tête froide et dites vous que peu importe le compteur avec lequel vous finirez l’événement, ce sera toujours ce nombre de mots là en plus sur votre texte, qui n’auraient peut-être jamais vu le jour autrement…

Le NaNoWriMo, c’est avant tout du bonus.

Combien ?!

Allez, bon, le suspense a assez duré. C’est le but de ce petit point hebdomadaire et si je veux le publier aujourd’hui et pas dans trois jours, il va bien falloir que je dévoile mes propres résultats.

Je me suis dit que ce serait d’autant plus intéressant si je vous partageais directement mon interface sur le site, ca r elle résume plutôt bien les données importantes.

En premier lieu, le total de mots, qui reste la principale donnée de l’événement. De mon côté, je me lance dans cette aventure avec une première avance confortable. Je ne peux pas nier que m’être remis à écrire au clavier plutôt qu’à la main rend certains moments d’écriture beaucoup moins éprouvants, mais ma concentration devant un écran reste assez hasardeuse. C’est la raison pour laquelle je suis assez content d’être arrivé là où j’en suis maintenant. Croyez-le ou non, ce n’était pas gagné d’avance. Malgré les trois séances de sport nécessaire pour me recentrer, hier je parvenais à mon premier « super-objectif » – c’est un objectif par-dessus les objectifs du NaNo (ce terme n’est pas du tout officiel) – qui était de prendre un jour d’avance et donc d’atteindre les 10.000 le 5 Novembre et non le 6.

L’envie d’aller plus vite que le minimum requis, au contraire de ce que vous pourriez penser, ne sert pas que l’objectif de prendre de l’avance pour me tourner les pouces ensuite. Déjà parce qu’il y a un badge pour récompenser l’assiduité et que de fait, même si je devais tourner à 100 mots par jour sur la fin, je ferais au moins une session quotidienne pour valider le badge (oui, je vise l’obtention de tous les badges, on n’est pas des sauvages). Ensuite et surtout parce qu’Esteril, l’histoire que j’ai choisi d’avancer ce mois-ci, est un gros – pour ne pas dire « très gros » – morceau, donc tout ce que je pourrai gratter en plus à sa réalisation sera à mes yeux une véritable bénédiction. Je n’en fais pas un objectif officiel car je nous connais, moi et ma tendance au surmenage, mais l’idée est bien présente en filigrane et chaque mot au-delà du strict compte des cinquante mille aura une toute autre saveur.

Parce qu’au final, ce n’est pas tant le nombre de mots à écrire qui est exceptionnel en Novembre, mais bien le rythme que je me suis donné pour y parvenir. J’en ai parlé lors de l’article du 1er, j’écrivais déjà beaucoup avant de commencer ce défi, mais là c’est un tout autre challenge.

J’en veux pour preuve que même si mon compteur NaNo affichait 10.000 au bout de cinq jours, mon compteur personnel (le fameux « tout projets confondus ») était hier soir à plus de quinze mille. Pour être honnête, je ne sais pas dans quel état je vais me retrouver à la fin du mois. Je ne sais même pas si je vais réussir à tenir cette cadence pendant quatre semaines. Néanmoins, ce challenge d’écriture servira au moins à tester mes limites. Si je les atteins, je saurai où elles sont. Si je ne les atteins pas, je continuerai à pousser.

L’autre donnée intéressante à mes yeux, c’est le progrès global. C’est lui qui nous dit à quel point on est en avance ou en retard sur la progression linéaire de l’objectif (les fameux 1.667 mots quotidiens). Parce que, lorsque vous prenez un peu d’avance sur votre texte, le site internet va lisser cette avance en la répercutant sur tous les jours de challenge restant. Pour le dire vite, il recalcule la moyenne quotidienne. Si vous prenez beaucoup d’avance les premiers jours, comme il reste encore pas mal de temps, votre cible journalière ne va pas énormément descendre.

Je trouve personnellement que c’est un bon moyen de garder le rythme. On se soulage un peu de voir le compte diminuer mais on ne tombe pas dans la technique du yoyo qui consiste à écrire énormément un jour pour ne pas toucher à son texte le lendemain. C’est toujours cette même philosophie que je n’ai de cesse de répéter : l’important est d’en faire un peu tous les jours pour arriver sans même sans rendre compte à des grosses quantités de travail abattu.

Le progrès global a cet intérêt qu’il se détache (au sens propre du terme) de cette moyenne quotidienne sans-cesse recalculée. Un exemple simple : si vous avez une journée d’avance, votre objectif du jour ne descend même pas d’une centaine de mots, tandis que le progrès global, lui, commence à s’envoler par rapport à la courbe puisqu’il se retrouve au niveau où il est censé être le lendemain. De mon côté je trouve cette visualisation plutôt motivante. Se dire qu’on a réussi à prendre de l’avance au début prouve que c’est possible de continuer à en prendre un peu plus tous les jours. Enfin, en cas de journée un peu molle, voir qu’on ne repasse pas tout de suite sous la courbe, c’est aussi un autre moyen de ne pas se décourage. On se retrouve alors devant un petit défi de plus : ne jamais croiser les flux.

La section du dessus va de pair avec une partie du « résumé personnel » qu’on trouve tout en bas de la page. C’est un petit gadget en plus qui rajoute pas mal de saveur au défi du NaNo. Entre autre choses, vous retrouvez l’heure à laquelle vous êtes le plus productif et vous avez même droit à un nom d’oiseau qui correspond à la période du jour (pour le coup, ça n’est pas une insulte). Pour peu que vous l’ayez renseigné à chaque session, le site vous dira aussi le lieu dans lequel vous écrivez le plus et votre sensation globale face à l’histoire.

Cependant, la donnée la plus attirante de cette section pour un amoureux de la productivité comme moi ce sont les deux carrés en haut à droite qui résument votre moyenne quotidienne (pas l’objectif mais bien combien vous avez réellement fait sur la période) et ce qui est pour moi le plus intéressant : quel jour allez-vous passer le cap des cinquante mille si vous continuez sur cette lancée. Pour mon cerveau de compétiteur, ces deux statistiques ne sont ni plus ni moins que de l’or en barre. Savoir que j’ai une chance de terminer en avance, vous savez, moi, il ne m’en faut pas plus…

Voilà, c’était un petit tour d’horizon des sections qui me paraissent importantes pour le NaNo. Ce qui sera amusant, c’est de comparer l’évolution d’une semaine à l’autre pour voir si je reste constant ou bien si mon anarchie mentale reprend le dessus.

Je ne me suis pas attardé sur l’objectif quotidien car comme je l’ai dit, celui-ci change tous les jours en fonction de ce que vous avez déjà fait. C’est une donnée intéressante mais pas essentielle. De même que je ne m’attarderai pas sur le « nombre de jours d’affilé » puisque comme je le disais en introduction, mon but est de valider les 30 jours à la suite quitte à écrire juste un paragraphe pour que ça compte.

Un gros morceau, disions-nous ?

Eh oui, comme je l’avais promis lors de mon article de démarrage il y a six jours, je vais prendre le temps de vous parler un peu du projet que j’avance pour cet événement. En effet, mettre en pause Les Malédictions pour démarrer quelque chose de complètement différent, ce n’est pas rien. Même si c’est un peu le principe du NaNoWriMo de s’obliger à débuter quelque chose de tout nouveau, j’aurais pu ne pas être aussi à cheval sur cette règle et me donner un objectif en rapport avec l’avancement des Malédictions. Certains auteurs le font, et leur participation à l’événement n’en est pas moins légitime. Je veux dire, à partir du moment où les internationaux n’entrent pas dans la vraie compétition du challenge, toutes les fantaisies sont permises.

Malgré tout, ça me fait du bien de changer un peu de paysage. J’ai somme toute passé quarante mille mots en un mois et demi à ne faire que Les Malédictions. Quel que soit mon désir de les voir aboutir, passer sur une autre histoire ne me fera que revenir sur celle-ci avec plus d’entrain et de motivation. De plus, l’idée d’origine était de finir ma première histoire avant de débuter le NaNo. Je ne peux m’en prendre qu’à moi-même d’avoir sous-estimé la taille finale de mon premier bébé.

 

Quoi qu’il en soit – et c’est surtout ce que je veux que vous reteniez – Esteril n’a pas volé sa place dans ce NaNo 2022, loin de là.

Ce livre sera un beau morceau. Plus je vois mon plan (un synopsis plus ou moins détaillé de chaque chapitre) avancer et plus j’en suis convaincu : cette fois, je ne sous-estimerai pas la taille de l’œuvre. Et croyez moi quand je vous dit que j’ai bien assez de matière pour faire plus d’un NaNoWriMo dessus.

Ce qui est un peu paradoxal avec ce projet c’est que je l’ai associé au NaNoWriMo, un événement dont le but est de vous faire progresser dans la complétude de vos œuvres, alors que je n’ai aucune date butoir précise. Au contraire des Malédictions que je vois un peu comme un porte étendard de ma plume, un premier livre pour aller à la rencontre de mon lectorat, et qu’il me tarde de vous partager, je ne suis pas pressé de sortir Esteril au grand jour. Si je me suis mis à travailler dessus avec autant d’ardeur, c’est pour deux raisons. La première : je sais qu’il me faudra du temps pour finir l’histoire, et plus de temps encore pour la réécrire et la peaufiner assez pour qu’elle porte l’aura que je veux la voir porter. La seconde, qui s’est un peu imposée d’elle-même après coup mais qui me convainc d’autant plus dans ma démarche : c’est une histoire lourde. Elle est violente et vient farfouiller au fond de moi pour en arracher certaines émotions parmi les moins enviables. Même dans les moments plus doux, c’est une quiétude douce-amère qui en appelle à des heures tristes.

Je me rends compte, au fur et à mesure, qu’Esteril est en premier lieu et avant tout un exorcisme au travers duquel j’affronte des démons que je ne pensais pas même avoir. Je ne sais pas si vous aurez un jour ce livre entre vos mains. Quand bien même ce serait le cas, je ne sais pas combien d’entre vous réussiront à surmonter aussi bien la longueur que les descriptions pour arriver au bout. Pour finir, je ne sais pas combien comprendront pourquoi la fin est ce qu’elle est. Ce que je sais, c’est que ceux qui en arriveront là, si ça arrive un jour, en sauront plus sur moi que je n’en savais moi-même avant de me lancer dans l’écriture de ce roman. Pour vous, je pense pouvoir dire sans me tromper que chaque mot de cet article fera sens.

Dieu sait que c’est mon souhait le plus cher. Communiquer à travers un live des choses sur lesquelles je n’arrive même pas à mettre les mots. C’est un incroyable paradoxe.

Ce sont toutes ces raisons qui font que je ne me soucie guère de la forme. Je l’ai énoncé plusieurs fois, je le redis ici : je ne serai pas étonné si Esteril dépasse les deux cent mille mots. Je ne serai pas étonné si aucune Maison d’Édition ne peut se permettre de l’éditer. Je ne serai pas étonné si l’autoédition elle-même ne convient pas à ce format. Mais je serai surpris d’à quel point je me sentirai léger une fois l’histoire bouclée.

 

Voilà pour ce qui est de mon ressenti autour d’Esteril, mais ça ne vous dit pas plus ce qu’il en est.

Heureusement, j’ai pris soin hier, en prévision de cet article, de retravailler mon résumé de l’histoire. Car au-delà de la façon dont je vis son écriture, je sais que c’est ça que vous venez chercher. Ce qui importe ce n’est pas ma relation à l’histoire, mais votre relation avec celle-ci. Le moment où l’auteur s’efface et il ne reste plus que vous et les mots.

Laissez-moi donc faire un pas en arrière et laisser la place à ce résumé :

Esteril est une Lamaril, une des espèces sentientes de la galaxie à la société très codifiée. Cette année, afin d’être reconnue comme adulte et de trouver sa place parmi ses pères, elle doit se rendre dans sa ville natale pour effectuer le rituel de la Forge. Pendant neuf mois, elle façonnera son Ar. Cet objet métallique déplacé par la pensée est propre à chaque Lamaril et détermine une fois forgé le corps de métier que son propriétaire pourra exercer.

Sans Forge, un Lamaril n’existe pas. Cependant, la peur d’être face à ses vieux démons en revenant dans cette ville qu’elle a fui autrefois la pétrifie. Après avoir écumé toutes les alternatives, c’est la gorge nouée et le cœur lourd qu’elle s’y rend.

Néanmoins, cette fois, Esteril n’est plus seule.

Et elle pourrait bien désormais être celle dont il faut se méfier.

Sur ce,

Belle Lune,

Wayce Upen Foya

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