Point mensuel – Mai 2024

Point mensuel – Mai 2024

Il ne faut pas pousser Mai dans les orties

C’est toujours compliqué de trouver le bon démarrage d’un texte qui revient sur un échec. Non, cet article ne sera pas comme celui de Mars, car contrairement à celui-ci, il n’y a pas grand-chose à traiter malgré l’interruption ; pas d’événement informatique qui mérite qu’on s’épanche.

J’ai juste eu besoin d’une coupure ou plutôt subi un coup de mou que je n’attendais pas à cette heure. J’avoue n’avoir moi-même pas toutes les clefs de compréhension. En tout cas, ce que je peux vous dire pour ouvrir ce récapitulatif, c’est que le mois de Mai n’aura pas fait honneur à la promesse que je plaçais en lui. Celle de conserver la bonne lancée d’Avril, avec laquelle j’enchaînerais sur les volumes d’écriture que je considère essentiels.

Il s’avère après coup que ce n’est pas entièrement la faute du mois de Mai et que le résultat mitigé que j’ai obtenu m’incombe au moins pour moitié, imputé à un planning plus qu’imparfait. En réalité, le mois lui-même n’est pas une catastrophe. C’est l’écriture qui n’a pas trouvé sa place entre usure et autres activités.

D’abord, l’écriture a subi le contre-coup du rush final pour obtenir la victoire sur mon objectif du Camp NaNo (#28 – Tout pour les mots). C’est la raison pour laquelle il est aussi essentiel de lisser ma progression sur un mois entier et de ne jamais faire des journées à dix mille mots qui me mettent dans cet état d’épuisement – en tout cas, pas sans avoir prévu la chose en amont et m’être préparée à un replat ensuite.

Désormais, même avec un retard que je sais rattrapable en une journée, j’essaierai de me retenir d’en demander autant à mon corps et mon esprit car à plus ou moins long terme, les conséquences anéantissent le progrès atteint ponctuellement. Exception faite d’un rush final pour conclure un roman, qui même s’il impose un repos consécutif, est un bon moyen d’abattre le dernier souffle d’un premier jet, et de prendre un peu de vacances ensuite.

Suite à ce replat, et parce qu’il était toujours compliqué pour moi de me remettre pleinement à l’écriture, je suis partie sur du bricolage.

Quel rapport entre le bricolage et mon travail d’autrice, me demanderez-vous ?

Ce que j’ai mis en place était basé sur un colis reçus quelques semaines plus tôt et un projet qui traînait depuis très, très longtemps : un châssis de bureau assis-debout, pour un nouveau bureau (#29 – Bric-à-bureau).

En plus d’être très sédentaire et de passer toutes mes journées à mon bureau, aussi bien pour le travail que le divertissement, je suis également très grande. Les plateaux ordinaires sont souvent trop bas pour moi. Si vous ajoutez à cela que la hauteur idéale pour écrire à la main (ce que je fais souvent) n’est pas la même que la hauteur idéale pour taper sur un clavier (ce que je fais souvent aussi) et que les plateaux qui servent de support au clavier ne sont pas non plus à la bonne hauteur pour moi… vous arrivez très vites à des fatigues musculaires et articulaires qui s’accumulent dans mon pauvre dos.

Je voulais donc un bureau qui, dans la mesure du possible, s’adapte aux plusieurs positions dont j’ai besoin et propose une fonction debout. Qu’on s’entende, c’est mettre un pansement sur une plaie béante et je fais tout en parallèle pour aussi me remettre à un activité sportive plus régulière. Mais dans mon cas, c’est déjà une grande amélioration de mes conditions de travail.

Cependant, quitte à en changer, j’ai décidé de fabriquer moi-même le nouveau plateau après avoir expérimenté quelques difficulté à faire rentrer tout mon barda dessus. La planche de support reste une planche classique, en pin, qui me fait gagner une dizaine de centimètres par rapport à l’ancien plateau (ça paraît anodin, dix centimètres, mais quand on a trois écrans à caler, ça change beaucoup de choses). En revanche, ce que j’ai bidouillé, c’est une partie surélevée montée sur l’arrière et les côtés pour y placer mes écrans en plongée vers moi (et donc les éloigner un peu) mais aussi pour pouvoir glisser mon matériel comme le clavier au fond du bureau (ce que je ne pouvais pas faire quand il y avait les écrans à la place) pour dégager l’espace lorsque j’écris à la main. Empiler, c’est gagner de la place, et ça c’est le mot d’ordre de mon appartement depuis neuf mois que j’ai monté une étagère haute de deux mètres soixante-dix pour profiter de la hauteur sous plafond du dix-neuvième – en même temps, quand on habite dans un appartement sans isolation et qui tombe en ruines, on essaie de lui trouver du positif.

Le temps de tracer, découper, visser, nettoyer, ce sont trois jours et demi qui se sont écoulés sans streams et sans écriture. Trois jours et demi de plus qui rendent compliquée la tenue d’un challenge comme celui que je m’étais fixé, mais qui on, eux, eu la saveur d’un vrai repos. Car en dépit de l’épuisement physique que ça produit, le bricolage a toujours tendance à me détendre.

Côté écriture, on parle toutefois de trois fois deux mille mots qui se reportent sur le reste du mois en plus de tout ce qui avait déjà été décalé, faisant exploser le rythme quotidien.

Tout ça, sans compter l’arrivée du stream événement : le marathon 27 heures prévu pour Mars, que je m’étais promis de reporter pour ne pas perdre tout le temps investi dans sa préparation (#30 – Vingt-sept heures).

L’événement en lui-même a été, de mon point de vue, très réussi ; n’en déplaise à l’écriture qui n’a pas avancé pendant deux jours.

En réalité, j’étais prête à accepter que l’objectif de Mai ne soit pas franchi. Je me rendais bien compte que ce n’était pas compatible avec tous ces impromptus. Mais je voulais quand même assurer un minimum syndical, que l’écart avec la donnée cible ne soit pas titanesque. Perdre quelques milliers de mots, surtout au profit d’un tel événement, c’était acceptable ; mais pas plus.

Sauf que c’est là où le bas blesse : la semaine qui a suivi le marathon et pendant laquelle j’ai été incapable d’écrire. Il me fallait rattraper la perte de sommeil de l’événement, oui, mais je me suis surtout très vite décalée de mon rythme habituel et impossible d’y revenir facilement.

Je ne sais pas avec précision ce qu’il s’est passé, mais je pense que mon corps manquait de repos et de stabilité bien avant le 27 heures. Celui-ci n’a été que le déclencheur d’un repos forcé parce qu’une fois que je ne suis plus dans les clous de mon cycle circadien, je me sens fatiguée jusqu’à ce que j’y revienne.

La principale ombre au tableau c’est qu’après ne pas avoir réussi à rattraper mon retard sur la publication de mes articles en Avril – malgré un bon rythme, mais avec trop de choses à faire en parallèle – je comptais au moins sur le mois de Mai pour le faire. La semaine que j’y avais dédiée est exactement celle qui est passée à la trappe. Et même si le rythme est revenu lors des dernières jours du mois, ça n’a pas suffit pour conclure.

Au final, le mois de Mai n’était pas complètement vide. Côté Journal de Bord, des réflexions et sujets importants ont été abordés (#31 – Retour vers la boutique ; #32 – Débuts sur fyctia), mais ça ne suffit pas pour en faire un mois réussi.

Cependant, j’espère que ce dont on se souviendra, ce sont les moments importants comme la création de mon bureau et donc d’un nouvel espace de travail ; mais aussi bien sûr de l’événement marathon 27 heures.

C’est simplement que pour l’écriture, ça n’aura pas été la panacée. J’ai subi un replat qui fait un peu tache après le mois d’Avril arrivé comme la providence. Néanmoins, comme je le disais dans une entrée plus récente du Journal de Bord : si me mettre au défi de faire un NaNo chaque mois n’aboutit à ma réussite qu’un mois sur deux, ça sera déjà plus que si je n’essayais pas. Reste à prouver que c’est possible avec le mois de Juin.
Ce que ça signifie aussi, c’est qu’il y a encore un record à batte : combien de mois peut-on enchaîner avec un objectif NaNo ?

Un seul, pour l’instant, mais ce n’est pas comme si j’avais dans mes principes de baisser les bras…

Sur ce,

Belle Lune,

Wayce Upen Foya

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