Recommencer
Image par Ryan McGuire de Pixabay

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 Elle planta ses yeux droit dans les miens, le visage rayonnant dévoré par un immense sourire. Ses étaient joues rosies par une sorte de bonheur presque tangible tant il était intense. Et je n’avais jamais vu ses yeux rayonner d’un bleu aussi pur.

 Je sentais bel et bien en moi une forme de libération, mais je ne parvenais pas à mettre des mots dessus. Ce fut seulement lorsqu’elle me l’avoua que j’entrevis ce qu’il se passait :

 « Ça a recommencé, s’enjoua-t-elle.

— Qu’est-ce qui a recommencé ? m’intriguai-je. »

 Elle laissa s’écouler quelques secondes avec une intensité rare.

 « J’ai recommencé à rêver. »

Quel premier texte poster ?

C’est une question qui m’a beaucoup trotté dans l’esprit ces derniers jours.

J’ai souvent tendance à vouloir démarrer de façon théâtrale avec un poème chargé de sens ou un texte un peu décalé. Pourtant, j’ai eu beau chercher dans mon recueil, j’ai eu beaucoup de mal à décider de quelle série de vers aurait pu faire une bonne première approche.

Incarner des années d’écriture et les symboliser en un seul et unique texte est un exercice plutôt complexe, je dois l’admettre.

Il était exclu de débuter sur une histoire longue et suivie. Premièrement, parce que je veux être sûr d’avoir bien avancé un projet avant de le partager ici. J’ai de la matière à publication, mais je veux faire le ménage dans tous mes projets pour ne me concentrer que sur deux ou trois d’entre-eux (ce qui est déjà beaucoup) pour les avancer plus rapidement et efficacement. Tant que je n’ai pas fait ce choix, je resterai assez frileux sur la publication d’histoires longues. Enfin, c’est ce que je dis. Vu ma propension à divaguer je finirai bien par reprendre toutes mes créations l’une après l’autre et à m’éparpiller anarchiquement. Cependant, si j’arrive au moins à me tracer une ligne directrice, ce sera plus simple pour vous de suivre l’avancée de mes projets.

Deuxièmement, je me vois mal plonger instantanément mes lecteurs dans le chaos du multivers, bien que l’envie ne m’en manque pas. J’ai toujours eu un faible pour les débuts in medias res, ça ne vous échappera pas. Pourtant, je me suis un peu contenu, quitte à avoir quelque chose de très court. Les histoires suivies arriveront bien assez vite. D’ici à ce que beaucoup de gens se perdent sur ce site, j’aurai déjà pu remplir quelques catégories. Pour ceux qui débarquent, je propose une mise en bouche en douceur.

J’aurais pu, certes, commencer par parler de ma vie, mais ça ne serait pas complètement honnête devant le but de ce blog. Certes, je trouverais facilement des choses à dire, mais je voulais que notre premier contact se fasse au travers d’un texte de fiction. L’article d’introduction du blog était, ma foi, largement suffisant en terme d’épandage de style de vie.

Un texte tout neuf pour l'occasion ?

Pas du tout !

Cette petite incursion littéraire date de 2015. Une scène brève écrite sous le coup d’une émotion forte, un regain de motivation.

J’ai fini par choisir ce petit texte parce qu’il me semble coller parfaitement à la situation. « Recommencer », c’est un mot important pour ce qui se déroule ici et maintenant. Même si j’ai eu plusieurs fois le malheur de constater que ces nouveaux élans de détermination pouvaient être de très courte durée, je me souviens qu’à la racine de ces quelques mots il y avait une sensation divine d’invincibilité.

Le propos n’était d’ailleurs pas complètement fictif, j’avais bien retrouvé une forme d’apaisement nocturne à ce moment-là. Je rêvais.

Ou plutôt, je rêvassais. Un peu comme je le fais aujourd’hui en plaçant tous ces convictions dans la création d’un site internet. C’est un terme un peu redondant ces jours-ci, probablement à cause de cette fraîcheur qu’évoque la nouveauté, mais j’ai foi dans l’objectif de vie que je me suis nouvellement fixé.

Après avoir laissé l’écriture dans le panier des « choses secondaires » pendant plusieurs années et après m’être battu pour en refaire mon intention première ces derniers mois, « Recommencer » me semblait être un thème adéquat. Il représente le fait que je recommence à m’investir dans un projet consistant, que je recommence à créer cette petite bulle d’univers à moi et que je recommence à la partager avec des inconnus du reste du monde.

En quelque sorte, je recommence à rêver.

Ce petit paragraphe perdu au fond d’une page oubliée, aussi anodin qu’il ait pu paraître, se trouve en fait la meilleure façon de débuter cette histoire…

Sur ce,

Belle Lune,

Wayce Upen Foya

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