L’Héritière Artificielle #1 – Prologue (1/7)

L’Héritière Artificielle #1 – Prologue (1/7)

Prologue

« Là où les êtres d’exception se terrent… »

Töth fit glisser délicatement ses doigts sur les recueils. Dans la bibliothèque, elle parcourait l’étagère sur la mythologie des Divins Égarés. Elle n’accordait que peu d’importance à tous ces récitals pseudo-historiques, d’autant plus que la position n’était pas confortable. Le rayon se présentait à hauteur d’homme, éventuellement de waldor, mais pas à sa hauteur à elle. Cette courbure ample mais pas franche insinuait un inconfort notable entre ses vertèbres.

Elle fut soulagée lorsque le cuir de l’œuvre ciblée ne s’enfonça pas sous la caresse. Elle tira le tome concerné qui bascula mécaniquement vers l’avant sans se désolidariser de la planche en bois qui le soutenait. Sous sa main, l’objet se braqua soudain. Tout le mécanisme se mit à hurler le temps qu’elle ne réalise et relâche sa prise. Le livre reprit alors sa place et le pan d’étagère s’enfonça vers l’arrière.

Töth ne put retenir un soupir en regardant ces rangées de feuillets reliés disparaître dans le mur. Elle comprenait mal l’intérêt que portaient les êtres pensants à ces tas de papiers griffonnés. Pour elle, l’important se gravait dans le marbre. Ce qui n’en était pas digne gisait dans la mémoire des peuples. Rien d’autre ne semblait nécessaire. Cette raison, entre-autres, rendait absurde à ses yeux l’idée de cacher une porte derrière un pan de bibliothèque. Une couverture aussi fragile ne tenait pas la route. Rien ne valait un bon roc d’une demi-tonne pour protéger ses secrets.

Lorsque le mécanisme eut émis son dernier cliquetis, un air tiède s’engouffra dans la pièce par le couloir qui venait d’apparaître, faisant bouger quelques mèches de cheveux argentés contre ses joues. Contrairement à la pièce où elle se tenait, qui paraissait abandonnée et sans vie, les odeurs, bruits et lumières qui émanaient du passage indiquaient un endroit en activité.

Töth dut se courber pour que les ramures de ses bois ne raclent pas les briques au-dessus de sa tête. Encore une fois, la galerie n’avait été pensée que pour des bipèdes de petite taille. Même ses épaules semblaient vouloir repousser les parois.

Déboucher de l’autre côté sonna comme une délivrance. Elle entra dans un cabinet bien plus petit que la bibliothèque qu’elle venait de quitter mais au plafond beaucoup plus haut. Ici aussi, la plupart des murs libres étaient tapissés d’étagères, mais les livres qui y gisaient avaient leur cuir fatigué et les pages qu’elle pouvait voir étaient jaunies et écailleuses. Peut-être était-ce dû à la lumière de l’immense lustre en cristal qui pendait au centre de la pièce.

Les murs latéraux étaient flanqués de d’immenses fenêtres aux carreaux étroits et aux nervures cuivrées. Töth remarqua que bien qu’elles n’atteignent pas le haut de la pièce, elles étaient suffisamment grandes pour qu’elle puisse tenir debout dans l’encadrement. Pourquoi seules les fenêtres avaient une taille adéquate alors que cela n’avait aucune utilité ?

Nouvel univers, nouvelles règles

Oui, je le sais, je vous balance ici encore un lot de nouveaux termes, de nouveaux noms, de nouvelles situations. Ce n’est pas forcément agréable d’être trimballé de cette façon d’un monde à un autre. Quelle terrible épreuve je vous fais vivre, de laisser Lexica agonisant sur le sol pour rencontrer notre colossale Töth dont vous ne savez rien…

Certains, peut-être, vont se décourager. Je ne peux pas vous en vouloir. Si la transition depuis la Science-Fiction vers le Steampunk-Fantasy n’est peut-être pas le dépaysement le plus violent que vous aurez à vivre, je comprends que devoir réapprivoiser tout une intrigue vous refroidisse. L’immersion nécessite toujours un petit effort.

Cependant, je ne reviens pas sur cette vision que j’ai du site que j’ai créé. Sa partie blog, en tous cas, n’est ni plus ni moins qu’un navire destiné à vous faire voyager dans d’innombrables contrées fantasmagoriques au gré des vents et des marées.

Il est bien là, le détail important : « au gré des vents et des marées. »

Les caprices de ma plume sont ces vents et ces marées. À l’heure actuelle, je n’ai pas l’écriture assez dense pour vous offrir le luxe de choisir quelle histoire lire, ni quand. J’ai confiance que cela viendra, à force de persévérance, mais en attendant il faudra vous contenter seulement de ces méandres.

Si je peux vous rassurer, L’Héritière Artificielle reste une figure de proue de ce que j’écris et de ce que je veux écrire, et par conséquents, partager. Cela signifie que je vous en servirai, encore et encore. S’il y a une histoire dont vous devez vous enticher plus encore que XénoGenesis, c’est bien celle-là.

Sur ce,

Belle Lune,

Wayce Upen Foya

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