[Caché]
Le feu me brûle, mais mon cœur résiste.
Il peut chercher longtemps ma piste.
Si mon corps, si mon cœur,
Si mes pensées flambent.
Ce n’est pas encore mon heure,
Il doit attendre.
Celui qui de mon âme est né,
Lui, peut bien essayer.
Mais tant que la douleur que je porte,
Au loin, ne m’emporte.
Dans les flammes, je suis caché.
L’ardent désir qui m’y lie
Tissera ma survie.
Il ne peut pas me terrasser.
Un sens « Caché » ?
En dépit de mon habituelle prolixité, je n’ai cette fois pas grand-chose à vous raconter sur ce poème. Je sais ce que vous vous dite : c’est une phrase que je sors à tour de bras, avant de trouver par miracle une façon passablement honnête de remplir mon Post-Scriptum.
Bien, il est vrai que, si je le souhaite, je peux toujours aller chercher des détails inutiles pour enjoliver le tout. Cependant, à part vous dire que le titre de ce texte n’est pas son titre d’origine, je n’ai effectivement pas de quoi déblatérer des heures. De plus, ce changement n’a rien d’exceptionnel : il s’agit d’une variation dans l’intention que j’accorde à celui-ci. Lorsque je l’ai écrit, il exprimait le point de vue d’un personnage et était donc rattaché à une fiction – peut-être ferez-vous le lien, le moment venu, si vous y revenez. Pourtant, le propos reste très vague, pas autant affirmé que ce qu’il faut à mes yeux quand on décide de faire parler un personnage – chose dont Exhumée, qui viendra à la fin de cette partie, souffre beaucoup moins. Au final, je me retrouvais avec une cantilène qui, pardonnez-moi l’expression, avait un peu le cul entre deux chaises. Le titre venait renforcer artificiellement ce côté « fiction » sans pour autant apporter quoi que ce soit au texte lui-même.
J’ai donc décidé de revenir sur quelque chose de plus sobre. Ceux qui y penseront, feront l’association, mais cela n’est pas nécessaire en soi. C’est désormais moins contraint que si j’avais laissé un titre dont l’équivalent métaphorique serait un énorme panneau lumineux avec écrit « C’est Ça ! » et une flèche pointant vers une de mes histoires.
À part ce détail, le texte est comme beaucoup des poèmes que je vous ai déjà présentés : vieux, inexpérimenté, un peu fade et bancal au regard de ce que j’écris désormais. Malgré tout, je l’ai dit, il n’est pas question de renier mon passé et le parcours qui m’a mené jusque-là. Le Recueil de Feuilles Mortes est fini, scellé, mais c’est aussi la première marche de ma vie dans le monde élégiaque.
La parenthèse fut brève, mais je tiens cette réputation de toujours trouver quelque chose de pas forcément utile à raconter, et elle m’est chère.
Sur ce,
Belle Lune,
Wayce Upen Foya