Poème #17 – Printanière
Image par Engin Akyurt de Pixabay

Poème #17 – Printanière

Avril 2013

[Printanière]

J’ai presque honte d’espérer,

Demain, au soleil levé,

Que ce printemps sera beau,

Qu’il fera fuir mes corbeaux.

Car sans toi, je sais,

Rien n’est comme il devrait…

Une écriture tremblante,

Juste pour te dire,

D’un timbre qui me hante,

Je veux te voir revenir.

Tu me manques et jamais

Rien ne pourra te remplacer.

Et si seulement, la poussière,

Pouvait revenir un instant sur Terre ;

Je me vois écrire plus de joie,

Qu’en toute une vie, je crois.

Après la période de Janvier 2012, je crois que le Printemps 2013 a été le deuxième épisode prolifique dans mes productions poétiques. Je crois que cela date des vacances d’Avril, car aussi loin que je me souvienne je n’ai écrit que dans notre maison de vacances en Haute-Savoie. L’éloignement des paysages quotidiens a toujours eu tendance à stimuler mon inspiration et ma plume. À moins que ce ne soit du climat de montage – que je préfère de loin à celui du bord de mer. J’ai d’ailleurs sérieusement envisagé de m’installer dans un endroit montagneux plus tard, c’est encore une alternative à réfléchir.

Malgré tout, ce n’est pas parce que je vivais une période de forte productivité qu’énormément de textes en sont sortis. J’ai réussi à faire émerger quelques blocs empreints d’un certain intérêt, mais une bonne moitié des créations du moment n’était composé que de strophes orphelines ou de vers bancals associés à des notes résumant l’idée principale. Ces choses-là n’étaient pas exploitables, et sont mortes dans l’œuf car je reviens malheureusement peu souvent sur un poème lorsque je le laisse de côté.

Je me souviens – enfin, j’ai aussi pu les relire – qu’il y avait également quelques poésies dans le lot qui dégoulinaient de naïveté. Leur aspect excessivement candide leur donnait une aura vraiment bouffonne et fantaisiste. Même si je les ai écrits au premier degré, j’ai toujours du mal à envisager de les inclure dans un recueil plutôt que de les enterrer au fond du jardin. Contrairement à ce texte-ci qui en ressortait avec une âme, ils n’ont pas de propos intéressant, rien à raconter. Ils tiennent plus de la comptine faite pour amuser les gosses. Encore que, vu que ce n’était pas du tout leur but, ces engeances chimériques ne tiendraient même pas le rôle correctement.

Pour revenir à l’écrit dont il est question aujourd’hui, je l’apprécie. Je n’ai plus l’exact contenu de tout ce que j’ai pu coucher sur le papier dans cette période, mais je pense qu’il est plus probant que nombre d’autres. C’est une rédaction simple et peut-être pas beaucoup moins infantile, mais elle a au moins une intention à présenter. Je trouve d’ailleurs que cette simplesse profite à ce texte autant qu’elle peut nuire à d’autres. Elle permet de le ramener depuis la lourdeur vers laquelle le faisant pencher son propos jusqu’à un entre-deux, certes triste, mais pas accablant. C’est ce que j’aime ici, on a beau débuter sur une ligne vraiment écrasante, les deux derniers vers relèvent plus d’une certaine nostalgie que de la complainte pure.

Ce genre de création est d’ailleurs un calvaire pour la construction du Recueil de Feuilles Mortes. L’idée véhiculée par les trois parties médiatrices de celui-ci est d’aller progressivement des textes les plus « sombres » vers les plus « légers ». Celui-ci est vraiment frontalier entre les parties 1 et 2, mais je le laisse là car il n’y a malgré tout aucune issue à la situation qu’il décrit. Il ne peut donc pas faire office de tremplin vers quelque chose de plus chaleureux.

Sur ce,

Belle Lune,

Wayce Upen Foya

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