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Encore des excuses...

J’ai beaucoup réfléchi à la façon de débuter cet article. Au point même que cette toute première phrase est un miroir de l’incipit d’un de mes anciens blogs, perdu à jamais dans le flou trop vaste de la toile.

J’ai écrit, des milliers de mots, dans tous les sens. J’ai craché mes sentiments, maudit le destin, insulté mes ancêtres ; mais est-ce que ces pages sont vraiment une scène, un cirque ou une arène dans laquelle faire des face à face logorrhéiques avec mes visages avortés ? Je ne suis pas sûr…

Vous le savez, cet endroit est mon antre, mon domaine. Même si mon anonymat n’y est pas aussi absolu que je le voudrais parfois, je me suis peu souvent retenu de cracher par une plume bilieuse ce qui me pourrissait la vie depuis le fond de mes entrailles. Cependant, revenir après une telle absence et mettre d’emblée dix pages de lamentations pour rafraîchir le site ne me semblait pas adéquat.

Oui, j’ai des choses à dire. Dieu sait que j’aimerais me plaindre de ma vie, mes faiblesses, mes échecs pendant quarante-mille mots. Vous n’imaginez pas à quel point je voudrais rejeter la faute sur le travail, la fatigue, les études, ou je ne sais quelle tare mentale que je ne suis pas sûr de subir pour de vrai, mais qui serai bien plus facile à excuser. Le fait est que je ne suis peut-être rien d’autre qu’un mauvais travailleur, ou bien que les contraintes rythmiques me filent des boutons. Il n’est pas impossible que je rate de façon systématique les objectifs que je me fixe lorsque j’y mets une date buttoir.

J’en aurais des centaines, de théories fumeuses à vous servir, sur les raisons pour lesquelles j’ai tout laissé en plan. Je pourrais même me justifier, paumes suppliantes, et avoir l’air crédible. Si je le voulais, je pourrais vous détailler comment je n’ai jamais autant travaillé sur l’Univers de mon histoire majeure (Lacuna) que ces trois derniers mois. Pourtant les faits sont là : ce site internet, la seule interface potentielle entre nous, je l’ai déserté. Et je l’ai déserté pendant près de six mois.

Pour ceux qui ne le sauraient pas, ceux qui arrivent après la guerre, puisque j’ai la ferme intention de réparer cet affront ; le dernier article en date à l’heure où j’écris ce texte est celui du 5 Mars, la Saynète d’un concours d’écriture, qui ne m’aura pas demandé beaucoup d’efforts (l’article).

Depuis cette date, notre relation s’est flétrie, voire n’a jamais éclos, si vous êtes de ceux arrivés après cette date. Si cela peut vous rassurer, sachez que vous n’êtes pas les seuls. Vous verriez la tête que tirent mes plantes après deux semaines d’arrosage oublié… Même la femme de ma vie se sent seule ces temps-ci, alors comme on dit dans ces moments : c’est pas vous, c’est moi.

Alors oui, on pourrait échanger des heures sur cette situation, et j’ai tout un chargeur d’arguments que vous ne sauriez objecter. Certains avouables, d’autres non, certains que vous penseriez sincères, d’autres condensés de mauvaise foi.

La vérité, c’est que je n’en sais rien. Je ne sais pas pourquoi je suis comme ça, je sais juste que je le suis depuis longtemps.

 

Le fait est que là, maintenant, c’est trop tard. J’ai glissé, j’ai échoué, et je m’en mords les doigts. Tout ce que je peux faire c’est prendre une grande inspiration et repartir de zéro, recommencer, réessayer.

J’ai envie de croire que désormais j’ai beaucoup plus de temps, de liberté, d’envie, de convictions et d’autant moins de stress, et que tout ça va me permettre de m’y plonger dedans et de réussir, une bonne fois pour toutes. Pourtant, je ne sais pas. Tout comme je ne saurais pas dire ce qui me ramène au fond à chaque tentative, je ne peux pas vous dire si cette fois ci je flotterai pour de bon.

Ici aussi, j’aurais pu vous écrire tout une liste pour vous expliquer ce que je pense de ma façon d’être, mon existence à cet instant. Pourquoi je suis aussi bancal… mais la réalité c’est que notre vision de nous-mêmes est parfois fausse, et toujours biaisée.

Donc plutôt que de vous poster un essai sans queue ni tête sur la vanité de mon existence, parsemé tantôt d’attaques personnelles, tantôt de syndrome de Peter Pan, tantôt de cynisme désabusé ; j’ai décidé de tout reprendre depuis le début.

Une fois extériorisés tous mes griefs contre le destin dans un texte qui s’oubliera au fond d’un tiroir, je peux prendre une nouvelle feuille et commencer celui-ci. Posé, réfléchi, où je guide ma pensée de façon logique pour vous inviter à la lecture. Après tout, on a encore le temps pour une autobiographie où je règlerai mes comptes.

 

Ce que je veux que vous sachiez, puisque c’est quand même le but de cet article, de vous mettre au courant ; c’est que mon objectif n’a pas changé. J’ambitionne toujours de vous offrir au moins un texte toutes les semaines, articulé autour de mon univers, pour que nous le partagions ensemble.

Il ne vous faut d’ailleurs pas voir tout ce tintamarre comme une réapparition mais plutôt comme une continuité, une suite logique. En effet, je suis incapable d’admettre mon échec, donc l’objectif que je me fixe désormais n’est pas d’un, mais d’au moins deux articles par semaine. Le premier, la priorité, sera celui de la semaine en cours, et c’est logique. Le second servira à combler un de mes articles de retard. Car d’ici un an, ce site doit avoir la forme qu’il aurait si je n’avais jamais arrêté. Nous sommes là sur une vitrine de ma plume, et les gens doivent pouvoir trouver de contenu à lire pour savoir ce que valent mes textes. Peu importent les anachronismes, il est hors-de-question de laisser les aléas me dicter la forme de mes publications.

Je sais qu’en l’affirmant ainsi, je mets une barre plutôt haute, mais je sais qu’elle est à ma portée. Si je devais désigner une seule période dans ma vie où je suis sûr de pouvoir ramer à fond plutôt que d’être à la traîne, c’est celle-ci.

Je n’irai pas jusqu’à dire ce que beaucoup prônent fièrement comme leur mantra « je me reposerai quand je serai mort » parce que c’est en général ça qui nous tue, mais c’est aujourd’hui que je veux partager mes créations. C’est aujourd’hui que j’espère réunir des gens autour des mes œuvres, et je n’ai qu’un souhait, celui de permettre à au moins une seule personne en ce bas-monde de s’évader l’espace d’un instant. C’est aujourd’hui que débute l’aventure, pas demain.

Je ne peux pas laisser passer cette chance.

Sur ce,

Belle Lune,

Wayce Upen Foya

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