Ses doigts, écrasés sous son propre poids mort, frayèrent jusqu’à la valve située sous ses côtes. À peine consciente, la jeune femme aux cheveux verts dut fournir un effort considérable pour tourner la petite poignée et déclencher le mécanisme.
Après un « clic » salvateur, elle sentit sa tête tourner et eut plusieurs montées brusques de nausée. Alors que le bout de ses doigts mécaniques daignait se remettre à bouger, son cœur s’emballa.
C’était seulement la deuxième fois que son corps artificiel tombait en inanition totale, mais elle avait retenu la leçon. Sitôt revenue de sa première mission échouée, Lexica avait exigé de son mécanicien personnel un moyen d’empêcher que sa prothèse ne devienne un poids mort. La seule solution évidente : un circuit alternatif relié à son système interne, permettant d’utiliser la force de sa pression sanguine pour alimenter un moteur secondaire. L’efficacité de ce système approvisionné mécaniquement n’avait rien de comparable avec la force qu’elle pouvait déployer lorsque son appareillage fonctionnait sur batterie, mais elle eut le plaisir de constater que c’était suffisant pour s’appuyer sur ses membres et tenir debout.
Elle avait été mise en garde sur les risques de mixer la pompe artificielle avec le dopage endocrinien. Son cœur, déjà en marche forcée à cause de l’adrénaline, devait désormais alimenter des parties de son anatomie auxquelles il n’était que peu habitué. Elle transpirait à grande eau, respirait fort et voyait à peine clair. Sans la condition physique qu’imposait le fait d’être mercenaire, elle serait probablement déjà refroidie.
Cependant, c’était bien dans l’objectif de pouvoir poursuivre sa mission et limiter les probabilités d’échec qu’elle avait souhaité cette transformation. Il était inadmissible pour Lexica que ce soit cet atout qui la mette en échec. Comme elle l’avait fait plus tôt, elle attrapa et claqua deux interrupteurs sur son épaule. Malgré les risques encourus, une nouvelle dose d’adrénaline couplée à quelques amphétamines était justifiée devant la criticité de la situation.
Une fois les symptômes des stimulants apparus, l’Astralaviroise récupéra son épée et s’engagea à la poursuite de Basilis. Elle n’était pas capable de courir et ressentait des pointes d’affliction dans tous ses mouvements, mais elle poussait l’allure autant que possible. Dans son esprit s’opposaient une petite voix vériste, déclarant qu’il était de toute façon trop tard et un démon toxicomane prêt à croire à n’importe quelle utopie sous l’emprise de stupéfiants. Elle n’avait certes aucune idée du temps qu’elle avait passé inconsciente, mais ce n’était pas une raison pour être défaitiste.
Elle n’avait pas le choix. Les menaces qu’elle avait proférées plus tôt à l’attention de l’équipage étaient concrètes, ce n’était pas une mission qu’on avait la possibilité d’échouer.
Un ange passe
Une semaine s’est écoulée depuis le dernier article, plus de jours encore si on prend uniquement en compte les billets présentant des textes.
Que s’est-il passé ?
Sincèrement, pas grand-chose. Contrairement à la semaine de vacances où j’avais pu bien avancer mes écrits malgré un relatif silence sur la toile, ces derniers temps je suis plutôt à sec. Les dernières sessions que je voulais consacrer à l’écriture se sont soldées par des pages blanches. J’ai réussi tout au plus à extirper un ou deux paragraphes très moyens en essayant de travailler sur des nouvelles – quand je bloque j’essaie de démarrer quelque chose de neuf, histoire de libérer un maximum mon imagination.
Le reste du temps, inspiration ou pas, je me suis retrouvé à bosser mes cours. En ce moment, c’est une période de partiels, et de Travaux Pratiques – qui exigent des comptes-rendus – donc beaucoup de travail hors des heures de cours. Ajoutons à cela que j’ai pris la bonne résolution de suivre plus attentivement mes cours plutôt que d’écrire et de me retrouver en galère pendant les révisions, et mes créneaux libres ont commencé à fondre. De plus en plus de cours en présentiel m’empêchent de toute façon de trop me déconcentrer.
Concernant le week-end dernier, j’ai beaucoup réfléchi au fait de préparer des articles à l’avance – ce que je devrai probablement faire de plus en plus d’ici à l’arrivée de mon stage – mais j’étais plutôt fatigué à cause du rythme d’évaluation qui s’accélère. Je n’aurais pas été aussi loquace que d’habitude.
Au final, il va probablement falloir vous habituer à des Post-Scriptums moins fournis sur mes anecdotes personnelles. En ce moment, comme je vous le dis, le rythme s’accélère, et ce serait invivable de passer trois heures à rédiger un seul article comme cela a pu m’arriver avant.
C’est d’ailleurs la raison pour laquelle j’ai relancé les publications via XénoGenesis et pas un poème. Pour ces derniers, même si la contextualisation n’est pas essentielle, j’ai souvent des petites choses à dire. Tandis que pour une histoire suivie, un chapitre n’a pas la même densité scénaristique sur toute sa longueur. Là où certains extraits invitaient à des précisions, celui que je vous livre aujourd’hui parle plutôt bien de lui-même. Pas besoin d’en faire une analyse de mille mots.
Sur ce,
Belle Lune,
Wayce Upen Foya