Lexica Ludham entra finalement dans le hall des quartiers diplomatiques. La décoration raffinée était parfaitement intacte, sauf en suivant le passage de l’intruse, encore jonché de vestiges de mutilations et de coups de lame anarchiques.
En suivant du regard le déroulé du tapis rouge et doré plissé et déchiré par les affrontements, la demoiselle posa les yeux sur un corps bleuté inanimé.
« Gessini ! » laissa échapper Lexica en se ruant sur elle.
Sa préposée gisait dans une flaque de sa propre hémocyanine, mais respirait encore. Ses blessures étaient multiples mais pas irréversibles. Vu la létalité des attaques de la déesse, ce n’était pas un hasard. Cette dernière semblait opérer une sélection active de ses victimes pour conserver les spécimens rares. Pour une machine de mort, épargner dans la foulée une Astralaviroise et une Tabelt relevait d’une véritable obsession pour la xénétique. C’était la première fois que Lexica était satisfaite de ses origines, et elle n’aurait jamais cru qu’il existe une configuration dans laquelle cela était profitable d’être Tabelt. Le Consortium les avait-il affectées dans l’espoir que ce genre de situation se produise ? Cela semblait beaucoup trop hasardeux.
Alors qu’elle compressait les plaies de Gessini, Ludham entendit la voix de Basilis interpeller quelqu’un au détour de la porte la plus proche.
« Te voilà, petit être à l’odeur âcre… des jours que je te piste. J’aurais cru tomber sur quelque chose de plus impressionnant.
— Qu’est-ce que… ? »
Lexica reconnut instantanément les sonorités de la réponse hésitante : le Sénateur Fleurdeliszt était bel et bien la cible de Basilis.
« Bon, il va falloir que je fasse cesser ces interférences, » conclut l’intruse.
La mercenaire serra les dents, elle devait remplir sa mission jusqu’au bout. Elle déposa un baiser sur le front de la Tabelt et délaissa son corps. D’un bond, elle jaillit dans l’encadrement de la porte et par une providentielle coïncidence elle attrapa la faux de la déesse alors qu’elle prenait son élan. Ses doigts mécaniques se fermèrent sur un évidement circulaire qui joignait le manche et la lame, empêchant Basilis de porter son coup.
Le Sénateur était à genoux devant la chasseuse et la contemplait, le regard perdu.
« Cyprien, barre-toi ! » hurla Lexica.
L’intéressé ne broncha pas. Il ne semblait pas paralysé par la peur mais sidéré par l’incompréhension. Ses yeux interrogateurs restaient plongés dans ceux de la figure funéraire, cherchant une explication.
Proche de la fin
Je ne voyais pas meilleur titre pour ce Post-Scriptum que celui qui résonne parfaitement avec le texte présenté. Non seulement nous en sommes à la partie 9 sur 11, mais en plus, disons que j’ai découpé la fin du texte un peu artificiellement : les passages sont plus courts (vous avez peut-être remarqué qu’ils rétrécissaient au fil des semaines) et se terminent plutôt sur un instant charnière plus qu’à un certain nombre de mots.
Si nous y ajoutons le fait que cette chère Basilis est sur le point découper le Sénateur comme un saucisson, la fin est effectivement proche.
Rassurez-vous, cependant, je ne vais pas faire durer le suspens plus avant, puisque je compte publier les deux parties restantes au cours de la semaine prochaine. XG II a déjà traîné plus que prévu, et il est plus que temps de présenter L’Héritière Artificielle que j’évoque depuis bientôt trois mois. Même si le Prologue ne vous révèlera pas grand-chose, c’est un peu comme faire le grand saut.
Rythme de publication
Je l’avais dit mardi, et je le maintiens, je veux passer sur un rythme de publication beaucoup plus soutenu ces prochaines semaines pour rattraper le retard accumulé par mon inactivité de Mars/Avril.
Sachant que, lors des débuts, je publiais environ 11 articles par mois, nous devrions être plus ou moins à 45 articles à l’heure actuelle, mais on peine à arriver à la trentaine. Il ne me parait donc pas absurde de passer à une sortie par jour jusqu’à ce que l’écart soit comblé.
Si je désire m’imposer un tel rythme, c’est avant tout parce que j’ai de la matière pour. La seule raison pour laquelle je n’ai pas posté ces derniers mois concerne mon incapacité à produire des Post-Scriptum, même courts. J’avais l’esprit complètement absorbé par les partiels et autres problématiques administrativo-personnelles, et les quelques fois où je me suis dégagé du temps pour l’écriture, je me suis retrouvé à lâcher deux phrases relativement médiocres pour seul commentaire.
J’ai hésité à lâcher un texte sans explications puis à revenir sur l’article plus tard pour y ajouter un PS, et c’est d’ailleurs une alternative à laquelle je pense encore en ce moment, mais je suis partagé sur le principe. Je ne vois pas trop l’intérêt de faire un article de blog si c’est pour ne pas blogger.
Cette semaine, déjà, je voulais poster un texte de plus, mais d’autres impératifs me sont tombés dessus. Je n’ai jamais autant couru dans tous les sens pour une inscription administrative. Cependant, je mets ça sur le dos de la ville morte et dénuée d’intérêt dans laquelle je suis actuellement. Je veux dire, quand il faut trois jours pour trouver un photomaton fonctionnel disponible hors horaires de travail, c’est qu’il y a un problème, non ?
Enfin, la semaine qui arrive est rythmée par un pont (qu’on me force à prendre, mais je ne vais pas m’en plaindre) donc à raison de seulement trois jours de travail, je devrais me réconcilier avec les publications plus fréquentes.
Ce sera l’occasion d’attaquer L’Héritière et la deuxième partie du Recueil de Feuilles Mortes avec un bon rythme.
Sur ce,
Belle Lune,
Wayce Upen Foya