Lexica entendit la machinerie de l’habitacle gémir comme un vieux moteur qu’on essayait d’arrêter de force. La lumière bascula vers une teinte violette moins agressive que l’éclairage habituel. Le vaisseau entrait en manœuvre d’urgence.
Elle jeta un coup d’œil au Sénateur. Il avait relevé les yeux avec une expression mi horrifiée mi soulagée mais gardait le silence. Au moins, désormais, il était fixé sur ce qui l’attendait. Même si les aperçus tabolt n’étaient la vision que d’une réalité parmi l’infini des possibles, ils représentaient généralement l’issue la plus probable. Dommage que la première intuition que Gessini ait jamais eu à son sujet eut été aussi funèbre.
Cette dernière était crispée sur l’avant-bras de Lexica au point de rentrer les griffes dans sa chair, et régulièrement agitée de spasmes entre ses sanglots. La mercenaire la serra vigoureusement contre sa poitrine avec un instinct presque maternel.
« Écoute, ma belle, dit-elle en caressant ses cheveux ocre, je sais bien que ça va pas être facile, mais je vais avoir besoin de ma meilleure tireuse pour protéger le Sénateur. »
Seules quelques notes aigües et désordonnées firent office de réponse. Lexica sentit sa gorge se serrer. Elle ne pouvait pas rester plantée là, sans aucune vision sur les événements. Elle devait avoir toutes les informations disponibles pour anticiper la situation. Elle expliqua aux deux autres à quel point il était critique qu’elle rejoigne la passerelle, mais l’idée de les laisser livrés à eux-mêmes l’inquiétait. Tant qu’elle sentait l’air entrer dans ses poumons, sa mission d’escorte restait prioritaire. Plus encore si le risque létal était avéré. Or, Gessini allait mettre un moment avant de se rétablir complètement et la vitesse à laquelle frapperait la menace restait la principale inconnue.
Lexica déposa précautionneusement la Tabelt contre le mur face au Sénateur en prenant soin de vérifier qu’elle portait son arme. Cependant, dans l’hypothèse où elle resterait cataleptique, elle tendit un de ses propres pistolets à l’homme d’un geste ferme.
« J’en ai rien à foutre de vos convictions pacifistes, lâcha-t-elle d’une voix autoritaire, si un truc vous menace, oubliez votre humanité et tirez dans le tas. »
Pendant qu’il s’en saisissait avec aversion, elle alluma son appareil de télécommunications personnel et le régla sur la fréquence interne. Elle l’observa jauger l’arme et son poids avant de la poser à côté de lui. Il n’avait pas de crainte envers l’objet mais arborait une expression de rejet plus que claire.
« J’aimerais rester en vie, mais j’apprécierais plus encore si chacun pouvait conserver son rôle, » répondit-il sur un ton neutre.
La femme au bras artificiel fit volte-face sans pouvoir retenir un sourire et s’engouffra dans le couloir sans relever. Il était rare que ses employeurs restent courtois même dans une situation aussi préoccupante, assez pour le souligner.
« Ludham à passerelle, initia-t-elle après avoir vérifié qu’elle était assez loin du salon où patientait l’homme politique, rapport d’incident.
– On s’est fait harponner, madame, répondit une voix inquiète.
– Un vaisseau siquare ?
– Négatif. Nous n’avons aucun visuel, mais la signature thermique des moteurs indique un croiseur de type jiore.
– Jiore ? C’est pas possible. Il n’existe pas de vaisseau pirate capable de bloquer la distorsion.
– En réalité, hésita la voix, même si ce ne sont que des rumeurs… il y en a bien un. »
La personne de l’autre côté se tut, comme si elle n’osait pas nommer l’ennemi de peur de l’invoquer. Lexica soupira et coupa la communication après un bref « terminé ». Elle n’était visiblement pas la plus superstitieuse à bord, mais elle aurait tout le loisir de recueillir les avis des membres de l’équipage une fois sur place.
En traversant les quartiers de la proue, elle se mit à réfléchir au sujet de ce qu’évoquait l’officier des communications : « des rumeurs » ? À quel point étaient-ils embarrassés pour donner du crédit à des rumeurs ?
Ou plutôt, à quel point ces rumeurs étaient-elles crédibles pour coller avec leur situation actuelle ? Elle fronça machinalement les sourcils. Des vaisseaux pirates dotés d’un équipement particulièrement onéreux et datant de moins de cinq ans ? Il aurait fallu une intervention divine.
C’est à cet instant qu’elle réalisa. Un seul mot lui vint en tête, mais un mot dont les contours épousaient à merveille toutes les variables du problème. Un seul mot lui vint en tête : Basilion.
Je ne suis pas très loquace en ce qui concerne les Post-Scriptum ces derniers jours. Je pense être en partie inhibé par la frustration d’avoir du mal à trouver l’inspiration.
Je n’arrive pas bien à trouver quoi raconter et autant si je trouvais ça amusant de laisser la saynète de l’article précédente sans commentaire parce qu’elle en disait suffisamment d’elle-même, ce n’est pas du tout la façon dont j’envisage la plupart de mes articles. Le but des billets de blog est aussi d’ajouter une touche personnelle à la publication. C’est la raison pour laquelle je ne me contente pas de créer une banale page dans laquelle je mets le texte et que j’insiste sur la dualité entre ces deux formes de publication.
Malgré l’envie, j’ai déjà beaucoup expliqué de choses à propos de XénoGenesis II. Si on ajoute qu’en ce moment je cherche mes mots même quand il s’agit de poser sur papier une réflexion intime, je ne sortirai pas une anecdote de mon chapeau. Les quelques choses que j’aurais à raconter concernent plus ou moins directement mes avancées de la semaine, ce que je réserve au résumé de demain (sinon, là non plus je ne saurais plus quoi dire).
J’ai attendu toute la journée de me faire foudroyer par une inspiration subite, mais même si j’arrive à avancer des choses très génériques comme les mises en pages ou les synopsis d’histoires que je connais déjà sur le bout des doigts, je ne trouve rien de précis à écrire.
Cependant, je ne voulais pas faire attendre la publication de XG. Je suis déjà, à l’heure actuelle, au rythme d’une seule publication par semaine, et je trouve que c’est lent. Alors si en plus je m’autorise à sauter une semaine juste parce que je ne sais pas quoi déblatérer dans le Post-Scriptum (alors que le texte, lui, il est bien là et prêt à être publié), je ne suis pas prêt de tenir mes objectifs personnels.
Donc, même si je ne vous abreuve pas de trois pages de contexte logorrhéiques comme j’en ai l’habitude, je vous laisse profiter du texte.
Sur ce,
Belle Lune,
Wayce Upen Foya