Moins de quelques secondes après être partie, Lexica fut interrompue dans sa course par de violents tremblements. La lumière violette vira au rouge clignotant et la température intérieure chuta de plusieurs degrés.
La jeune femme se mit à fulminer. L’abordage avait débuté, et ce bien trop tôt. Compte tenu de la distance séparant les deux vaisseaux, elle aurait dû avoir largement assez de temps pour rejoindre les quartiers du Sénateur avant que le Basilion ne soit au contact.
Elle dut redoubler d’efforts pour traverser avec fulgurance les couloirs jusqu’au centre de l’habitacle. Comme un compte à rebours, elle entendait les sas de sécurité des coursives claquer derrière elle. Bien qu’elle possédât les droits d’administrateur du navire, devoir déverrouiller manuellement chacune des portes blindées lui ferait perdre beaucoup trop de temps.
Seulement, la poisse qu’elle traînait avec elle ne semblait pas vouloir la quitter car à l’instant où elle pensait cela une nouvelle secousse, plus violente encore, la jeta au sol. En relevant la tête, légèrement sonnée, elle vit la section de couloir se verrouiller sous son nez.
Elle lâcha une flopée d’insulte en bondissant vers la serrure magnétique pour entrer un code maître. Cependant, l’ouverture des battants blindés semblait prendre une éternité et Lexica rongeait son frein en imaginant les éventrer à coup d’épée. En vérité elle en était bien incapable, l’alliage métallique de quelques dizaines de millimètres résistait aux balles et aux lames. Même les attaques par armes énergétiques étaient en grande partie réfléchies. La frégate était bas de gamme mais un navire de guerre malgré tout.
« Passerelle à Ludham, s’excita une voix dans son oreillette, vous recevez ?
— Je reçois.
— Les intrus se dirigent directement vers les appartements du Sénateur, nous n’avons aucun visuel mais nous suivons les interférences de vidéo surveillance, ils les désactivent sur leur passage.
— Super ! explosa la jeune femme, et au lieu de m’apprendre des trucs évidents vous voudriez pas m’aider ? Genre, en ouvrant ces putains de sas de merde ! Je vous rappelle que si la tête du Sénateur tombe tout le monde y reste.
— Ou… O-oui, oui, bien sûr, bégaya l’officier en même temps que les portes émirent un claquement sourd. J-je viens d’ouvrir les deux prochaines, mais les autres sont bloquées en manuel. Elles sont dans la zone d’accrochage, il est possible que les intrus les aient déjà forc…
— Bordel de merde… »
En s’écartant lentement du passage, les sécurités révélèrent une scène digne d’un film d’horreur. Dans le clignotement sombre des lumières rouges apparut une série de corps démembrés ou coupés en moitiés de façon parfaitement nette, comme si on avait taillé dedans avec les plus affûté des couteaux de cuisine. Indistinctement déchiquetés, il y avait des militaires, des civils, des armes… et les murs ?
Sentant sa tête tourner, Lexica s’adossa à un pan métallique. Elle avait été confrontée à un bon nombre de cadavres, parfois même dont elle était responsable, mais même dans des règlements de comptes les plus barbares elle n’avait pas été exposée à des scènes aussi extrêmes. Elle sentit plusieurs haut-le-cœur la secouer lorsque son regard se posait sur des entrailles répandues au sol. Pourtant, ce qui la terrifiait vraiment c’était lorsqu’elle constatait entre les éclaboussures de sang les murs et les portes blindées découpés comme du papier.
Peu importait ce à quoi elle devait faire face, elle n’était effectivement pas de taille.
Aujourd’hui je fais monter la tension avec un nouveau morceau de XénoGenesis II et son habituel cliffhanger. Cependant, promis, la prochaine publication aura sa dose d’action. Courte, certes, mais intense – et je ne m’aventurerai pas plus sur ce genre de phrase glissante.
Ce premier chapitre n’est de toute façon pas destiné à présenter trop de combats, mais plutôt à introduire des personnages, des situations et l’univers. Je suis d’ailleurs plutôt content du résultat avec Lexica Ludham, qui est un personnage que j’apprécie déjà beaucoup trop par rapport à sa durée d’existence (elle n’existait pas six mois auparavant). Pour être parfaitement honnête, elle est censée n’être qu’un personnage secondaire et la narration centrée sur elle lors de ce premier chapitre n’est qu’un choix stylistique ; mais compte tenu que je commence à avoir presque autant d’affection pour mes personnages secondaires que pour les principaux, je m’efforcerai de leur laisser une certaine place.
À vrai dire, XénoGenesis II est plus une sorte de gros délire qu’une véritable histoire destinée à avoir un public (je parle d’une éventuelle publication physique). Ce propos m’échappe au sujet de bon nombre de mes textes, mais ce n’est pas pour autant qu’il est faux. Quand je repense à des mondes comme The U-Niverse, il a fallu plusieurs années avant que je ne décide de vraiment le canoniser et c’est arrivé uniquement parce que j’ai fini par le travailler assez pour en faire quelque chose de « sérieux ». Après, il lui reste encore quelques séquelles des fous rires d’antan, contrairement à XénoGenesis qui est un univers assez propre à la base. Le problème que j’ai avec ce dernier concerne le nombre de personnages que je veux y inclure et ma volonté de ne pas tomber trop facilement dans la figuration pour certains. Cela va impliquer de ma part beaucoup de travail et constituera une histoire relativement dense. Or, je ne veux pas non plus qu’un projet aussi lourd, qui part à l’origine d’un défi personnel et non d’une volonté de développer une histoire précise, ne m’empêche d’avancer sur d’autres textes plus réfléchis.
Je ne dis pas que je n’ai pas d’idée sur la façon dont conclure l’histoire, bien au contraire, j’ai fini par me trouver une fin que j’affectionne particulièrement et je sais désormais exactement dans quelle direction je vais. Il n’est pas non plus question d’abandonner l’histoire, pas après un si bon départ. En revanche, il est fort possible qu’elle passe au second plan avec le temps. Ces derniers jours, par exemple, je travaillais beaucoup sur L’Héritière Artificielle et je ne peux pas oublier que ce projet-là était le premier pas vers mon envie de renouveau.
En fait, il faut simplement que j’arrive à me construire un emploi du temps à la carte. Je ne peux pas encore consacrer des journées entières à l’écriture en faisant abstraction de mes cours (même si je l’ai un peu fait par moments, ça finit forcément par me retomber dessus). En prenant l’habitude d’écrire de façon plus régulière, je suis persuadé que je trouverai du temps à consacrer à XG, qui reste malgré tout un coup de cœur ; mais tant que ce ne sera pas mon métier, je préfère me consacrer à des histoires potentiellement éditables.
Si je l’ai laissée de côté ces dernières semaines, c’est parce que j’ai des univers qui attendent depuis bien plus longtemps – je parle d’années – et que je maîtrise beaucoup mieux, dans lesquels je pourrais vous immerger bien plus facilement. Ce sera à vous de décider s’ils vous plaisent ou non, mais puisqu’ils m’accompagnent depuis si longtemps, j’y suis forcément plus attaché.
Enfin, là je me rends compte que ça sonne assez dramatique, mais comme je l’ai déjà dit, je suis loin d’avoir laissé tomber XénoGenesis II. J’ai un chapitre sur le feu, et avec la fréquence actuelle de parution il est toujours possible d’espérer enchaîner les deux, mais je ne veux pas non plus que vous considériez cette histoire comme un pilier. Écrire prend énormément de temps, et je n’ai pas encore de recette magique pour dormir moins et ne pas entamer ma santé ou ce genre de choses. Je vais progressivement réduire d’autres chronologies et loisirs qui m’en consomment beaucoup trop – j’en ai conscience – mais même en faisant ça, il y a tellement d’histoires classées plus haut dans la liste de ce que voudrais vous partager. Je parlais de The U-Niverse, mais je pense aussi à Chimera ou d’autres, qui sont des histoires que j’ai en moi depuis très longtemps mais qui ont eu des élans de maturité ces dernières années et que je me sens enfin prêt à livrer, parce que je veux qu’elles vivent à travers vous. La présence de XénoGenesis ici et maintenant est due à la coïncidence entre le début de son écriture et la création du site internet. Je voulais avant tout montrer ce dont je suis capable en tant qu’auteur, parce que, même s’il m’arrive d’avoir des moments de grâce et de pondre des textes bien meilleurs que ça ou à l’inverse d’écrire de façon assez médiocre les jours sans, je trouve qu’il donne une bonne idée de mon niveau actuel.
Ce site sera peut-être une source de frustration pour certains, car, comme je l’ai déjà dit à plusieurs reprises, j’ai souvent tendance à m’éparpiller à travers de nombreuses idées. Je ne sais pas si c’est le propre des personnalités tournées vers la création ou si je suis particulièrement atteint par le syndrome du méli-mélo, mais pour avoir déjà discuté avec d’autres auteurs je n’en connais qu’une issue : l’organisation. J’ai bien entendu commencé à me mettre des barrières, ou, pour sonner moins grave, des rendez-vous, mais je ne peux pas arriver avec un grand sourire en prétendant que tout se passe à merveille. Je suis une personnalité particulièrement bordélique et je pense avoir encore beaucoup de chemin à faire.
C’est aussi pour cette raison que je réfléchissais à publier le second chapitre que j’ai écrit. En termes de structure, je le vois bien être le Chapitre 5, pour avoir le temps de bien confondre le lecteur avant de lui donner des premières clés de compréhension. Cependant, comme je veux limiter au maximum la frustration de ne pas poursuivre une histoire qu’on a commencé (les habitués de Wattpad savent de quoi je parle), je pourrais éventuellement le délivrer aux yeux des impatients.
Ou bien, peut-être que, comme d’habitude, je suis beaucoup trop anxieux et que j’aurai déjà écrit les Chapitres 2 et 3 lorsque viendra le moment. Qui sait ?
Dans tous les cas, j’avance bien sur L’Héritière Artificielle, que je serais très heureux de partager bientôt avec vous si cela continue à se dérouler aussi fluidement. Certes, je travaille essentiellement sur le synopsis pour l’instant, mais son avancée ne peut faire que du bien au reste de l’écriture. Même si je butte un peu sur l’avancée en ce moment, j’ai déjà un prologue en poche et des descriptions détailles des cinq premiers chapitres. Je m’inquiète presque moins pour son déroulé que pour celui de XG.
Je ne ferai probablement pas de point sur la semaine 6 puisque c’est globalement la seule histoire sur laquelle j’ai travaillé, mais je suis plutôt content de mon avancée. Je dirais que le synopsis s’approche indubitablement de la fin. Avant, j’aurais dit être aux trois quarts, mais j’ai en réalité un peu bousculé mon plan de l’histoire (j’hésite toujours au niveau de la découpe des tomes) on serait plutôt sur deux tiers. Après, je suis aussi capable de le terminer en une après-midi, donc ça ne veut pas dire grand-chose.
Je bouillonne de finir le premier chapitre pour commencer à vous partager tout ça. Cette semaine de vacances en sera peut-être l’occasion.
Sur ce,
Belle Lune,
Wayce Upen Foya