23 Octobre 2012
[Les Autres]
Dans les cendres et les méandres,
J’ai cru trouver quelque vérité,
Ou du moins une vraie pensée,
Que personne ne viendra me prendre.
En faits, personne n’en veut,
Car cela ne vaudrait pas le coup,
De risquer se faire rouer de coups,
Pour un sombre et infâme aveu.
Les Autres ne sont pas là pour guider,
Pas plus Lumières parmi les Ombres,
Ils veulent juste tout brûler,
Par haine et de par le monde,
Revendiquant la Mort plus que la Chair,
Ils poussent les cœurs vers l’amer.
Nous voilà toujours bloqués en 2012, à peine plus d’un mois après La Fin des Hommes.
Ces textes qui s’enchaînent dans les Horizons Déchus ont plus ou moins deux significations à mes yeux :
La première, c’est le besoin irascible d’écrire. Les périodes de mon existence où j’ai autant enchaîné les poèmes, sont rares. Je parle plus précisément de séries sur des périodes longues, qui se comptent en semaines. En effet, il m’est déjà arrivé d’aligner trois lieds dans une même journée, mais on peut considérer qu’ils provenaient tous d’une même (im)pulsion créatrice. Là, le rythme d’un texte toutes les deux semaines révèle un besoin continu d’expression.
Cela pourrait aussi s’attribuer à un défi personnel, de produire des strophes de façon régulière. C’est une très bonne façon de s’entraîner, à laquelle j’ai déjà réfléchi. Cependant, en 2012, au balbutiement de mes rimes, je ne cherchais pas vraiment à m’entraîner. Il s’agissait avant tout d’un besoin viscéral, rejoint par la curiosité face à un nouveau domaine à explorer.
Ce qui me fait une transition parfaite pour la deuxième signification : la découverte et la prospection. Je ne vais pas répéter une énième fois mon avis critique à propos de ce que j’ai écrit à quinze ans, en revanche cette fois je me penche sur le pourquoi. Ces textes n’avaient pas besoin d’être excellents à ce moment-là, puisqu’ils servaient essentiellement de flambeaux pour baliser une piste nouvelle. Ce sont des expériences destinées à tester les limites de l’art poétique (qui sont, entendons-nous, bien vastes) et répondre à la fameuse question : qu’est-ce que je suis capable de raconter avec des vers ?
Aujourd’hui, cette curiosité me pique beaucoup moins. Les idées de création de poèmes que je qualifierais d’ « Épiques » — c’est-à-dire, dont le propos n’est pas directement motivé par l’expression d’une émotion — ne sont pas forcément moins nombreuses. En revanche, comme ce sont des textes qui ne coulent pas naturellement au bout de la plume, ils naissent plutôt sous forme de notes d’inspiration que de vers directement. Or, ce qui se passe généralement avec des notes, c’est que je les mets de côté pour « quand j’aurai le temps de les développer », ce qui arrive assez peu. C’est la raison pour laquelle, même si les idées ne manquent pas, les productions se font plus rares.
Comme toujours, même si cette époque n’est pas idéale à mes yeux, elle avait aussi ses points positifs.
Sur ce,
Belle Lune,
Wayce Upen Foya