Poème #29 — Ethernels
Image par mario-k de Pixabay

Poème #29 — Ethernels

22 Mars 2012

[Ethernels]

Ils sont Ombre dans la nuit,

Ils sont l’ombre d’une vie,

          D’eux, rien ne guérit,

          D’eux, se perd la vie.

Le jour, n’existant pas,

La nuit, ils sont bien là,

          Réels, on ne peut les croire,

          Lointains, on peut les penser,

Pourtant, gardez en mémoire,

Qu’ils sont tout près.

          Ils sont intemporels,

          De nous si différents,

Et si proches pourtant,

Eux, sont Ethernels.

Le fait de retomber en 2012 pour développer le début d’une partie du Recueil de Feuilles Mortes est toujours un épisode frustrant. J’essaie, autant que faire se peut, de rester indulgent lorsque je dois relire et émettre une critique sur ce qui a été fait à cette époque, mais ma constatation est toujours la même : je suis loin d’être satisfait du résultat.

Ce qui me crispe le plus, c’est d’avoir conscience aujourd’hui encore du message que j’ai souhaité partager à ce moment, et de me rendre compte ici de tout ce qui aurait pu être mis en place pour l’évoquer mais ne m’a jamais traversé l’esprit.

Cependant, afin d’éviter de me répéter en boucle à chaque nouvelle publication lyrique (promis, le jour où je pourrai partager des poèmes plus récents je n’aurai plus aucune raison de me plaindre), parlons plutôt du sujet évoqué par ce texte.

Oui, cette fois, j’ai une révélation d’envergure à partager avec vous, puisque les « Ethernels » n’est autre que l’autre qu’une des dénominations des Vatzhell-Raudière — eh oui, quand je vous dis que la plupart des histoires que j’écris aujourd’hui font partie de moi depuis les débuts, il va bien falloir finir par me croire !

Évidemment, disons-le tout de suite, le projet n’avait pas du tout la même forme que celle qu’il revêt aujourd’hui. C’était surtout un concept vertébral qui évoluait de façon un peu vague et tentaculaire. À terme, seul ce squelette aura été conservé, donnant naissance à une histoire plus réfléchie au fil des années et de regards critiques que j’ai posés dessus. Néanmoins, le concept était bel et bien là, et suffisamment important pour y dédier un poème, aussi basique qu’il soit.

Irait-on jusqu’à dire que c’est parce que ce concept était aussi essentiel qu’il se retrouve aujourd’hui à la racine de beaucoup d’idée désormais fondamentales dans le Cyndrespace ? (les Chascyndres, la Malédiction)

Je ne sais pas si cette approximation est vraie, mais elle n’est pas absurde. Il est évident que certains liens ont été imaginées bien après avoir posé les racines de leurs mondes, et ce serait un mirage que de fantasmer que tout a toujours été intrinsèquement lié, même si mes souvenirs flous veulent me le faire croire. En revanche, une idée qui était là depuis longtemps a toujours eu plus de chance d’être utilisée comme brique élémentaire pour soutenir une autre construction narrative ou en boucher certains trous. De fil en aiguille, un concept que j’ai utilisé et réutilisé prend de l’ampleur et il peut facilement devenir un pan essentiel de la toile de fond du multivers.

C’est aussi la raison pour laquelle je m’efforce toujours de ne rien jeter de ce que j’écris ou imagine. Parmi les centaines d’idées qui me traversent l’esprit, beaucoup n’aboutiront certes jamais, mais des créations parfois anodines peuvent devenir fondamentales. Dans ce cas-là, je serai toujours rassurer de pouvoir fouiller dans mes notes séculaires pour me souvenir de mon angle d’approche et peut-être y trouver des fondations solides.

Ce poème n’est pas la première itération des Ethernels dans mon esprit. En revanche, c’est peut-être bien la plus ancienne trace écrite les concernant. Et qui sait, ce poème pourrait être la raison pour laquelle je ne les ai jamais oubliés, et j’ai continué d’en faire un morceau toujours plus conséquent de mon univers ?

Quoi qu’il en soit, si je peux me permettre un conseil : le recyclage est une pratique d’avenir, et ça vaut aussi pour l’écriture de romans.

Sur ce,

Belle Lune,

Wayce Upen Foya

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