Poème #28 — Guerre
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Poème #28 — Guerre

Février 2012

[Guerre]

Vous qui vous en allez,

Fermant les yeux sur la vérité.

Vous croyez la guerre égarée,

Mais elle peut encore nous retrouver.

Continuez à fuir,

Vous finirez bien par mourir.

Vous croyez la guerre évincée,

Mais elle peut encore charger.

Ceux qui restent ici et se battent,

Pour que jamais nouvelle n’éclate.

Vous croyez la guerre annihilée,

Mais elle peut encore ressusciter.

Eux sont dignes de vivre,

Méritent cette vie qui enivre.

Vous voyez la guerre s’effacer,

Tandis qu’elle ne fait que se dessiner.

Inconscients, qui que vous soyez,

Craignez toujours d’oublier.

Elle reste bien là,

Guettant chaque faux pas.

S’il n’y a plus rose ni réséda,

C’est que l’Espoir n’est plus là ;

Sachez que si la guerre est terminée,

Elle peut toujours recommencer…

En ce qui concerne notre texte de la semaine, je n’aurai pas à déblatérer autant que de coutume. Ces derniers articles, je vous ai arrosé d’histoires génésiques ou d’interprétations émotionnelles, mais ici ce ne sera pas le cas. Autant les textes qui sont sortis le mois dernier avaient un rôle important dans la construction de ma plume telle qu’elle est aujourd’hui ; autant Guerre n’est qu’un essai, une expédition aléatoire, une recherche aussi bien dans le fond que dans la forme, et n’a pas d’écho particulier dans ce que je suis désormais.

La principale caractéristique de ce poème, puisqu’il faut malgré tout lui trouver un peu de raison d’être, est sa préfiguration de plusieurs techniques que le jeune Foya — oui, je parle du moi à la troisième personne, et alors ? — réutilisera par la suite. On relèvera notamment les deux voix présentes en alternance, l’une (priant) ceux qui se battent et l’autre condamnant l’ignorance. Même si les propos n’ont rien à voir l’un avec l’autre, cette tentative servira de base pour la construction de À Feu et à Sang.

En dépit de ces quelques apports, il est victime des mêmes travers que ses contemporains : un sujet vaste et un peu vague, un point de vue trop distant, pas assez d’images ou d’évocations émotionnelles, une certaine prétention qui ne correspond pas à la qualité de l’écriture. Ce sont des erreurs que j’ai beaucoup commises à mes débuts, lorsque ma façon de rédiger et les idées que je défendais étaient encore très naïves, aussi bien à cause du manque d’expérience littéraire que de ma candeur réelle. Le fait que ces vers puisent directement dans l’ambiance de la Seconde Guerre mondiale, qui était notre thème d’étude en français à ce moment, et s’inscrive comme un écho au poème de Louis Aragon n’aide pas vraiment à faire amende honorable.

En un mot comme en cent, ce petit produit mériterait une réécriture, mais vous commencez à avoir l’habitude de cette réplique…

« Ne pas nier ce qui fait partie de notre histoire. »

Bien que dans ce cas précis, cette doctrine prend une tout autre mesure.

Sur ce,

Belle Lune,

Wayce Upen Foya

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