Poème #3 – Une Occasion manquée
Image par Marco Massimo de Pixabay

Poème #3 – Une Occasion manquée

[Une Occasion manquée]

Je suis du genre à me laisser dévorer

Par mes sentiments, mes doutes, mes pensées,

Et ce jusqu’à voir mon âme décolorée

De regrets, de reproches insensés

Les nuits d’insomnie sont souvent les pires

Je cherche à me perdre dans un passé oublié

Revois ces personnes auxquelles je fus lié

Et me laisse submerger de vaporeux souvenirs

Il m’arrive parfois de fouiller dans le noir

Les parties les plus orageuses de mon histoire

Les moments d’égarement et d’inaction

Dont je ne discerne plus le réel de la fiction

Au détour d’une page que je pensais tournée

Je découvre un message qui ne m’est jamais parvenu

Mon esprit s’emballe, ma tête se met à tourner

En mal de ne l’avoir jamais trouvé ni répondu

Un sourire, un regard, une main tendue

Au moment où, si j’avais su les découvrir

Cela m’aurait probablement aidé à moins souffrir

Tout autant qu’ils étaient parfaitement inattendus

Les nuits d’insomnie sont souvent les pires

Je me perds dans un troublant passé

Et ne me retrouve qu’à maudire

Un événement depuis longtemps passé

Un jour, une minute, peut-être un instant,

Où le destin c’est joué de tout et de tout le monde

Et pour que la mélancolie perpétue sa ronde

A décidé que ce n’était pas le moment.

Les nuits d’insomnie sont souvent les pires

Car dans ces moments-là, parfois je tombe

Sur une phrase, qui aujourd’hui ne veut plus rien dire

Mais qui, en moi, aura l’effet d’une bombe

Causant tant bien que mal pour des journées

Des questions existentielles sur le destin

Sur les individus et leur course obstinée

Qui fait de la vie une succession d’incertains

Les nuits d’insomnies sont souvent les pires

J’y retrouve parfois les vestiges d’une attention

Qui aurait pu dérouler un merveilleux devenir

Mais qui restera gravé comme une déception

Alors résonne en moi une pensée qui m’assaille

Comme à chaque fois que je sais avoir fait une erreur

Y aurait-il eu un autre dénouement que cette faille

Si je t’avais trouvée à la bonne heure ?

Les nuits d’insomnie sont souvent les pires

Car à déterrer les faiblesses qui sont miennes

Je me torture et forge de nouvelles chaînes

Dont je ne saurais jamais assez me punir

En effet, en confession tardive je raconterai

Que ce qui, par-dessus-tout, me fait paniquer

C’est de savoir que dans cette vie bien orchestrée

Il y a, quelque part, une occasion manquée

Un poème impromptu

Ce qui était prévu à l’origine, quand j’ai planifié la semaine, c’était de publier le premier poème de la partie « Un Matin de Janvier ». C’est la première partie de mon recueil, dont j’ai posté le poème d’introduction il y a deux semaines. C’était donc la suite logique des publications de poèmes que j’ai effectuées jusqu’ici, afin de reconstruire ce livret sur le site.

Cependant, je ne pouvais pas passer à côté de l’occasion de vous livrer mon dernier poème en date, aussi frais qu’il est. C’est aussi ça qui rend ces publications intéressantes, je peux mettre entre parenthèses cette forme de monotonie à travers laquelle je prévois les sorties plusieurs jours à l’avance pour laisser place aux aléas de l’instant.

Dans la nuit de Lundi à Mardi, j’ai fait une insomnie assez violente, comme ça ne m’était pas arrivé depuis longtemps. Le contexte très anxiogène dans lequel j’évolue ces derniers jours n’est probablement pas pour rien dans cette situation. Ce petit texte est ainsi né.

Entre nous soit dit, je ne le trouve pas exceptionnel, loin de là. Il n’existe que peu de poèmes dont je suis vraiment très fier, et souvent c’est du fait de leur structure ou parce que j’ai investi beaucoup de temps dans leurs créations. Ils sont donc, logiquement, plus travaillés que la moyenne et de loin plus aboutis que celui-là. Je l’ai pondu entre une heure trente et deux heures du matin, juste pour me défouler.

Je ne peux pourtant pas non plus renier ce style de poème. Même si je les trouve moins harmonieux, moins poussés, ils constituent la majeure partie de mes créations. Puis, il s’agit avant tout d’exprimer et d’exorciser une émotion. Je ne peux pas nier l’existence de ce genre de défouloirs ni leur effet cathartique, donc je les garde précieusement.

Il fera peut-être partie de mon recueil, mais ce n’est pas ma priorité. Je suis en pleine réflexion sur quels poèmes inclure dans cette création, quels critères sur lesquels me baser, ce genre de choses. Je sais qu’il existe quelques poèmes que je ne veux pas y mettre, et je pensais avoir franchi un cap en termes de chronologie. Jusqu’à ce mois-ci, les poèmes que je créais depuis 2018 avaient une forme plus travaillée et un style plus recherché. Je pensais qu’aucun de ces nouveaux poèmes serait destiné au recueil. Cependant, Une Occasion manquée a beaucoup plus de points communs avec les poèmes que je mets dedans qu’avec ceux que je produisais depuis deux ans.

Comme vous le voyez, mon obsession pour le rangement est un calvaire dans tous les domaines, mais je ne lui prête pas trop d’attention. Je réfléchis à tout cela en fond, dans un coin de ma tête, mais avant de devoir décider si ce poème doit aller ou non dans mon recueil, j’en ai encore une bonne quarantaine à publier. D’ici-là j’aurais probablement répondu à cette question.

Quoi qu’il en soit, je ne pouvais pas résister à l’occasion de vous livrer une pièce qui découle directement des aléas récents de mon existence.

Sur ce,

Belle Lune,

Wayce Upen Foya

Laisser un commentaire