[Une Occasion manquée]
Je suis du genre à me laisser dévorer
Par mes sentiments, mes doutes, mes pensées,
Et ce jusqu’à voir mon âme décolorée
De regrets, de reproches insensés
Les nuits d’insomnie sont souvent les pires
Je cherche à me perdre dans un passé oublié
Revois ces personnes auxquelles je fus lié
Et me laisse submerger de vaporeux souvenirs
Il m’arrive parfois de fouiller dans le noir
Les parties les plus orageuses de mon histoire
Les moments d’égarement et d’inaction
Dont je ne discerne plus le réel de la fiction
Au détour d’une page que je pensais tournée
Je découvre un message qui ne m’est jamais parvenu
Mon esprit s’emballe, ma tête se met à tourner
En mal de ne l’avoir jamais trouvé ni répondu
Un sourire, un regard, une main tendue
Au moment où, si j’avais su les découvrir
Cela m’aurait probablement aidé à moins souffrir
Tout autant qu’ils étaient parfaitement inattendus
Les nuits d’insomnie sont souvent les pires
Je me perds dans un troublant passé
Et ne me retrouve qu’à maudire
Un événement depuis longtemps passé
Un jour, une minute, peut-être un instant,
Où le destin c’est joué de tout et de tout le monde
Et pour que la mélancolie perpétue sa ronde
A décidé que ce n’était pas le moment.
Les nuits d’insomnie sont souvent les pires
Car dans ces moments-là, parfois je tombe
Sur une phrase, qui aujourd’hui ne veut plus rien dire
Mais qui, en moi, aura l’effet d’une bombe
Causant tant bien que mal pour des journées
Des questions existentielles sur le destin
Sur les individus et leur course obstinée
Qui fait de la vie une succession d’incertains
Les nuits d’insomnies sont souvent les pires
J’y retrouve parfois les vestiges d’une attention
Qui aurait pu dérouler un merveilleux devenir
Mais qui restera gravé comme une déception
Alors résonne en moi une pensée qui m’assaille
Comme à chaque fois que je sais avoir fait une erreur
Y aurait-il eu un autre dénouement que cette faille
Si je t’avais trouvée à la bonne heure ?
Les nuits d’insomnie sont souvent les pires
Car à déterrer les faiblesses qui sont miennes
Je me torture et forge de nouvelles chaînes
Dont je ne saurais jamais assez me punir
En effet, en confession tardive je raconterai
Que ce qui, par-dessus-tout, me fait paniquer
C’est de savoir que dans cette vie bien orchestrée
Il y a, quelque part, une occasion manquée…
Un poème impromptu
Ce qui était prévu à l’origine, quand j’ai planifié la semaine, c’était de publier le premier poème de la partie « Un Matin de Janvier ». C’est la première partie de mon recueil, dont j’ai posté le poème d’introduction il y a deux semaines. C’était donc la suite logique des publications de poèmes que j’ai effectuées jusqu’ici, afin de reconstruire ce livret sur le site.
Cependant, je ne pouvais pas passer à côté de l’occasion de vous livrer mon dernier poème en date, aussi frais qu’il est. C’est aussi ça qui rend ces publications intéressantes, je peux mettre entre parenthèses cette forme de monotonie à travers laquelle je prévois les sorties plusieurs jours à l’avance pour laisser place aux aléas de l’instant.
Dans la nuit de Lundi à Mardi, j’ai fait une insomnie assez violente, comme ça ne m’était pas arrivé depuis longtemps. Le contexte très anxiogène dans lequel j’évolue ces derniers jours n’est probablement pas pour rien dans cette situation. Ce petit texte est ainsi né.
Entre nous soit dit, je ne le trouve pas exceptionnel, loin de là. Il n’existe que peu de poèmes dont je suis vraiment très fier, et souvent c’est du fait de leur structure ou parce que j’ai investi beaucoup de temps dans leurs créations. Ils sont donc, logiquement, plus travaillés que la moyenne et de loin plus aboutis que celui-là. Je l’ai pondu entre une heure trente et deux heures du matin, juste pour me défouler.
Je ne peux pourtant pas non plus renier ce style de poème. Même si je les trouve moins harmonieux, moins poussés, ils constituent la majeure partie de mes créations. Puis, il s’agit avant tout d’exprimer et d’exorciser une émotion. Je ne peux pas nier l’existence de ce genre de défouloirs ni leur effet cathartique, donc je les garde précieusement.
Il fera peut-être partie de mon recueil, mais ce n’est pas ma priorité. Je suis en pleine réflexion sur quels poèmes inclure dans cette création, quels critères sur lesquels me baser, ce genre de choses. Je sais qu’il existe quelques poèmes que je ne veux pas y mettre, et je pensais avoir franchi un cap en termes de chronologie. Jusqu’à ce mois-ci, les poèmes que je créais depuis 2018 avaient une forme plus travaillée et un style plus recherché. Je pensais qu’aucun de ces nouveaux poèmes serait destiné au recueil. Cependant, Une Occasion manquée a beaucoup plus de points communs avec les poèmes que je mets dedans qu’avec ceux que je produisais depuis deux ans.
Comme vous le voyez, mon obsession pour le rangement est un calvaire dans tous les domaines, mais je ne lui prête pas trop d’attention. Je réfléchis à tout cela en fond, dans un coin de ma tête, mais avant de devoir décider si ce poème doit aller ou non dans mon recueil, j’en ai encore une bonne quarantaine à publier. D’ici-là j’aurais probablement répondu à cette question.
Quoi qu’il en soit, je ne pouvais pas résister à l’occasion de vous livrer une pièce qui découle directement des aléas récents de mon existence.
Sur ce,
Belle Lune,
Wayce Upen Foya