La demoiselle passa ses doigts mécaniques sur sa nuque, tentant de relâcher la pression. Son boss était du genre anxieux et il commençait visiblement à déteindre sur elle. Pas besoin de commencer à imaginer une théorie du complot maintenant. Premièrement, le vaisseau était équipé du dernier cri en termes de furtivité. Deuxièmement, seules des armées régulières possédaient des brouilleurs suffisamment puissants pour forcer un navire à sortir de distorsion.
De plus, Lexica avait longtemps été convaincue que ce type face à elle n’était rien de plus qu’une création du Consortium. Contrairement à la plupart des figures politiques, c’était l’Institution qui payait pour sa sécurité personnelle, et des sommes astronomiques. Pour un humanoïde sorti de nulle part deux ans auparavant, qui n’avait aucun passé, ni histoire, ni racine, c’était beaucoup trop gros. La bulle de mystère qui enveloppait le Sénateur le plus proactif de la galaxie, les dizaines de théories révolutionnaires qu’il sortait de son chapeau et ces fièvres d’incrédulité qui lui faisaient remettre en cause son existence comme si c’était un simple rêve, donnaient à croire qu’il s’agissait d’une expérience scientifique d’envergure sidérale.
Elle avait d’abord pensé à un homme de paille incarnant la voix dissimulée d’une société secrète. Cela aurait expliqué pourquoi il semblait détenir des savoirs multiples et exposer des théories contradictoires comme si elles avaient été réfléchies par une diversité d’antagonistes.
Au bout de plusieurs mois, elle avait renoncé à cette hypothèse face à un constat simple mais clair : s’il était un produit du Consortium, il n’en avait lui-même pas conscience.
Dernièrement, elle avait cru déceler encore autre chose au détour de plusieurs conversations : il laissait entendre qu’il ne se considérait pas originaire de Plume, pourtant la seule planète à avoir jamais accueilli des Humains. En dépit de tous les doutes qu’elle avait pu émettre, l’homme restait imperméable aux visions de Gessini, une Tabelt aux capacités médiumniques pourtant remarquables. Si un individu venant d’une autre dimension était une idée dérangeante, le fait qu’un quidam de cet Univers échappe à la conscience tabolt l’était encore plus.
À l’heure actuelle et malgré toutes les théories qu’avait explorées son esprit, la mercenaire était encore prête à croire qu’il était le petit protégé de l’état, si cela pouvait leur garantir un voyage sans encombres.
Alors qu’elle s’enfonçait dans les hypothèses les plus absurdes, la porte laissa échapper une note stridente qui la rappela hors de ses pensées. Les deux battants s’ouvrirent sur cette forte odeur d’épice qui émanait des Tabolt. Lexica ne put retenir un sourire en coin en pensant quelque chose comme « quand on parle du loup… » mais porter le regard sur sa collègue au teint bleu la fit vite déchanter.
Les quatre oreilles plissées vers l’arrière, les écailles hérissées sur tout le corps et les vibrisses tremblantes, Gessini affichait des yeux albâtre qui ne signifiaient qu’une chose : elle avait eu une vision. Et à en juger par les larmes noires qui débordaient de ses yeux, celle-ci avait été tout sauf agréable.
Gessini chancela, rattrapée de peu par les réflexes bioniques de Lexica. Se laissant choir dans ses bras, elle dit d’une voix tremblante :
« Sénateur Fleurdeliszt, nous, vous… vous allez mourir. »
La Tabelt était à bout de souffle, comme si elle venait de vivre sa propre mort, ce dont la mercenaire doutait à peine.
Soudain, la corvette accusa un à-coup qui manqua de les faire tomber, suivi par cette désagréable perte de repères qui accompagnait la fermeture du tunnel de distorsion. À travers la vitre, elle constata les étoiles, immobiles.
La femme aux cheveux verts se mordit la langue avec superstition, comme si toutes les pensées qu’elle avait eues jusqu’alors n’avaient pu mener qu’à cette situation. L’Univers avait décidément un sens de l’humour bien à lui.
Cette semaine a été relativement calme pour vous, chers lecteurs, mais je ne peux pas en dire autant. Moi qui avais l’habitude de sacrifier une ou deux heures de cours au profit de l’écriture du corps de mes articles, voire même de l’avancée d’un chapitre – Je ne suis pas un exemple, hein, je précise… ça sera probablement moins drôle pendant les révisions. Là, je me suis effectivement retrouvé à ne pas suivre mes cours, mais à gérer des urgences de vie étudiante (quel plaisir de faire partie d’un Bureau).
Ajoutons à cela que les profs avaient plus ou moins convenu d’augmenter la quantité d’heures d’environ 50% par rapport à semaine dernière, et on se retrouve avec un peu de difficultés à trouver le temps de gérer un site internet. Même si ma cadence de post était jusqu’à maintenant plus élevée que la ligne de base que je m’impose, j’aurais aimé pourvoir mettre quelque chose en ligne mercredi ou jeudi. Puisque je ne manque pas de matière pour l’instant, ce serait bien de pouvoir vous en faire profiter.
Bon, après, ça ne sert à rien de ruminer. Je n’ai pas encore fait défaut à mes objectifs. Le minimum que je m’impose ce sont deux articles par semaine dont au moins un avec un texte. En voilà un, et comme je ne compte pas celui de lundi puisque c’est un résumé de la semaine précédente, je mettrai quelque chose en ligne demain également. Voilà pourquoi je disais que j’aurais voulu vous proposer cet article dans le courant de la semaine. Nous sommes sur du détail, mais je trouve ça plus structurer d’homogénéiser les publication en les répartissant sur la semaine.
« II »
Passons au texte en lui-même.
Certains se demandent peut-être pourquoi « II » dans XénoGenesis II et c’est la question à laquelle je vais répondre dans ce post-scriptum.
Vous l’aurez deviné, c’est bien parce qu’il s’agit de la deuxième partie d’une histoire déjà envisagée par le passé. Malheureusement, comme beaucoup (trop) de mes histoires à l’heure actuelle, cette première phase n’existe que sous forme d’un synopsis très court, qui m’a servi à fixer mes idées lorsque j’en ai eu l’inspiration. Ajoutons à cela que cette histoire a germé pendant mes douces années de classes préparatoires, et on a un contexte assez peu favorable à la mise en place.
Cette année, des discussions et un autre contexte plus tard, je trouve l’inspiration pour la suite de cette histoire, je pose deux chapitres en moins d’un mois, et je me retrouve face à un problème : j’ai actuellement très peu d’inspiration concernant la première partie, que j’envisage de supprimer, mais si je fais ça, certains concepts perdent leur sens.
La première partie n’est pas essentielle à la seconde, car les deux se passent à des époques différents et ont des « buts » différents. Cependant, je me vois encore mal effacer bonnement et simplement cette histoire de mon univers, et je trouve quel apporte des aspects intéressants.
Donc, pour le moment, la partie une est seulement en pause à durée indéterminée, raison pour laquelle je préférais préciser le « II ». Si je ne l’avais pas indiqué et que je me retrouvais plus tard à devoir poser XénoGenesis I, mais en devant l’appeler « II » pour limiter la confusion, cela m’aurait plus frustré qu’autre chose. J’ai promis de livrer mes productions telles quelles, donc c’est ce que je ferai.
Comme je l’ai dit, les deux parties sont relativement indépendantes donc vous n’avez pas à vous inquiéter de ne pas être au courant de la première histoire. La seule chose qu’elle vous apporterait ce serait ce comprendre certains points de détails plus rapidement, mais je prendrai la peine de les réexpliquer succinctement au cours du texte, pour que vous ne manquiez rien.
Sur ce,
Belle Lune,
Wayce Upen Foya