Poème #39 — Nostalgie
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Poème #39 — Nostalgie

3 Avril 2016

[Nostalgie]

Perdu dans mes secrets,

Retombé en enfance,

Je viens de perdre pied,

Et je suis sans défense.

Si tu me le demandais,

Je pourrais tout nier.

Si tu poses la question,

Je te dirai que non.

Pourtant, je crois bien,

Qu’être enfant me convient,

Et que faire des erreurs,

M’empêchait d’avoir peur.

Et même si mes regrets,

Ne sauraient être amers,

Je suis bien accablé,

D’une nostalgie sévère.

Nostalgie est un petit hymne banal dédié aux souvenirs. Son existence est hasardeuse et il a vu le jour sur un coup de tête — ou plutôt, dirais-je, sur un coup de cœur.

Si je me rappelle bien, je suis tombé sur un vieux dessin, un cadeau d’enfance (d’un enfant à un enfant), un matin d’avril 2016, au fond d’un de mes tiroirs. De là, une gorge un peu sèche plus tard, je couchais sur le papier ce sentiment étrange et dérangeant. Les vers courts ne m’ont pas pris bien longtemps à imaginer, et on voit d’ailleurs que le vocabulaire n’est pas transcendant, les rimes sont assez basiques — dans le sens où il est courant de voir rimer ces mots entre eux en poésie, j’entends.

Vous le savez, maintenant, j’ai souvent tendance à regarder avec mépris mes vieux poèmes que je trouve trop simplistes. Néanmoins, je mets ici la nuance : je critique bel et bien les poèmes simplistes et pas les poèmes simples. Les défauts que je mets généralement sous les projecteurs lorsque je fais une analyse de mes anciens textes, ce sont des maladresses, des erreurs dans le choix de mots, le rythme ou l’articulation du propos. Ce que je cède à cette poésie c’est sa capacité à être (rester) simple et pourtant bien construite.

Il s’agit d’une inspiration brève, d’un trait d’humeur, qui est né rapidement et sans trop d’efforts, évidemment que ce poème n’aura jamais la qualité que j’ai cherchée dans d’autres, et ce serait idiot de le mettre face à des travaux récents et recherché comme Mes Insomnies perdues. Pourtant, aussi ordinaire qu’il soit, toute cette candeur sert directement le propos et renforce ce ton tourné vers l’enfance. Des alexandrins seraient-ils plus propices à évoquer un souvenir de môme ? Pas si sûr… Peut-être ajouteraient-ils autre chose, mais ne pas tomber dans une ambiance artificielle serait d’autant plus difficile.

Ainsi, pour une fois, je renonce à me plaindre de mes ratées. Ce texte incarne toute l’âme d’un sentiment impromptu, simple et doux, une pâtisserie de souvenirs. C’est à ce résultat (au moins) que j’aspire quand je parle de réécrire mes anciens poèmes.

Sur ce,

Belle Lune,

Wayce Upen Foya

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